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Cadrage : Fragile

Un certain discours, heureusement dépassé, sous-entendait que la défense de l’environnement était un luxe que des pays en voie de développement ne pouvaient pas se permettre, compte tenu des priorités d’équipement et de mise en place d’un appareil productif à même de répondre à des besoins pressants et élémentaires des populations de ces pays. Outre ce qu’il y a d’insultant et d’imbécile dans ce genre d’attitude, tout le monde se rend compte actuellement, chez nous comme dans le reste du monde, que les questions liées à l’environnement sont des préoccupations universelles et, à ce titre, elles concernent tout le monde.
Les conférences internationales et régionales se multiplient sur ces problèmes et tirent la sonnette d’alarme quant à l’avenir de la terre et à la multiplication des menaces qui pèsent sur le destin des terriens. Elles se fixent comme objectifs urgents et prioritaires de faire prendre conscience aux décideurs politiques, aux élus, aux opérateurs économiques et à toutes les autorités morales de la gravité de la situation, de la fragilité de l’écosystème dans lequel nous vivons et de la nécessaire mobilisation de tout le monde pour intégrer le souci écologique dans les comportements, les actes et la réflexion de tout un chacun.
Au Maroc, malheureusement, nous constatons que les agressions de plus en plus dangereuses portent atteinte à la vie des gens, dans les villes comme dans les campagnes : pollution de l’eau, multiplication des facteurs humains accélérant la désertification, pollution de l’air par les émanations industrielles se dégageant d’installations mal outillées, espaces urbains intoxiqués par les échappements des véhicules en état de dégradation avancée, littoral de plus en plus insalubre, et la liste des dépravations est encore plus longue.
Or, à l’exception de certains cas isolés ou des actions entreprises par des associations aux moyens limités, la préoccupation écologique demeure quasi-absente du discours politique, du programme du gouvernement et du cahier de charges des collectivités locales. Cet état de fait encourage toutes les aberrations en la matière à tel point que certaines régions du pays vivent de véritables drames écologiques et que certaines villes, autrefois modèles, sont désormais un motif d’une grande inquiétude pour leurs habitants, sérieusement menacés dans leur santé et la qualité de leur cadre de vie. L’exemple de Mohammédia est à cet égard un triste précédent.
À l’heure où tout le monde parle de village planétaire, où les préoccupations des uns et des autres sont communes et interdépendantes, il est urgent de prendre conscience que les négligences en matière de défense et de préservation de l’environnement sont doublement préjudiciables pour notre pays : dans l’immédiat, à cause des dégradations et des menaces qu’elles provoquent directement, mais aussi dans la compromission des opportunités d’avenir, compte tenu des exigences en la matière et qui sont communes à tous ceux qui voudraient investir chez nous. La composante environnementale est désormais un argument de taille dans l’attractivité d’un pays.

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