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Cadrage : Jettou contre Jettou

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Les communiqués des centrales syndicales qui commencent à tomber ces derniers jours annoncent le début de la campagne qui sera menée contre le bilan du gouvernement. Jettou contre Jettou. Des partis de la majorité qui attaquent par syndicats interposés leur propre gouvernement et provoquent du chahut autour d’un bilan économique et social dont les indicateurs de développement suffisent à défendre les performances.
On voit ainsi comment la hausse du carburant, qui est dictée par la flambée des prix du pétrole, est instrumentalisée à des fins politiques. Certaines voix sont d’ailleurs allées jusqu’à exiger un nouveau dialogue social. Plus clairement, elles veulent retourner à la case départ. Si le gouvernement dirigé par Driss Jettou a commencé son mandat par régler plusieurs dossiers notamment dans le cadre du dialogue social, la meilleure manière de le discréditer est de tout remettre en question.
Ainsi, la dernière année de la législature, qui est censée être consacrée à la finition des grands dossiers, sera celle des coups bas et des coups de poignard dans le dos.  Particulièrement, cette rentrée politique sera donc émaillée de trahisons diverses et multiples. Dans tous les pays démocratiques, les principaux acteurs cherchent à marquer le rendez-vous annuel de la rentrée politique  par des sorties médiatiques au ton assez élevé. L’enjeu principal est d’être, avec ses idées, au devant de la scène. Il est donc tout à fait normal qu’il se passe plus ou moins la même chose au Maroc. Sauf que, chez nous, la rentrée n’a lieu qu’une fois tous les cinq ans, c’est-à-dire au début de l’année électorale. Car, une fois les élections terminées, et le gouvernement formé, on arrête de "rentrer". Ainsi, certains se contentent de gérer les affaires courantes et d’éviter tout ce qui est de nature à compromettre leur présence au sein la majorité gouvernementale. Pour ce qui est du travail, avec Driss Jettou, il s’est fait au niveau de quelques ministres actifs, créatifs et dynamiques qui, réunis autour du chef de la primature, ont fait accélérer la marche de la mise à niveau économique et sociale. C’est ce travail, dans le sillage de la forte dynamique royale, qui a été récompensé par un taux de croissance de 7%, qui a fait que le Maroc a été bien noté par la Banque mondiale et que les investissements étrangers battent tous les records. Mais, à une année des élections, les petits calculs politiciens refont surface et les ambitions personnelles commencent à nuire à l’usage démocratique qui veut qu’une coalition sortante défende collectivement son bilan. Les partis au gouvernement risquent de payer très cher le fait d’aller aux élections en ordre dispersé. La surenchère syndicale de ces derniers temps n’est que la partie visible de l’iceberg.

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