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Cadrage : La force de négociation

Les négociations sur l’accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-unis devront débuter le 24 janvier pour durer plusieurs mois. Si les deux parties arrivent à se mettre d’accord sur la normalisation des multiples arsenaux juridiques, législatifs, fiscaux, financiers et douaniers, l’accord sera ratifié en fin d’année. Il est clair que ce partenariat privilégié avec la plus grande puissance mondiale va ouvrir de nouveaux horizons économiques et politiques à notre pays. Mais il ne faut pas se leurrer, un accord de libre-échange n’est, par définition, bénéfique que si les clauses du contrat sont bien négociées.
D’où la nécessité de ficeler un dossier solide qui prend en considération, d’une part, les intérêts de l’économie marocaine et, d’autre part, les contraintes de la législation américaine dans ce domaine. Quelles que soient les bonnes intentions américaines envers notre pays, il va de soi que ces derniers vont aborder cette manche avec la ferme détermination de gagner des points.
Dans le monde des affaires, le principe sacro-saint américain est exclusivement basé sur le gain et le profit immédiat. Ce n’est donc pas par hasard que l’administration américaine a désigné rapidement ces négociateurs pour qu’ils épluchent au peigne fin les attraits et les déficiences de l’économie marocaine. Les spécialistes américains sont très réputés par leur force de négociation qui a joué parfois de mauvais tours à leurs vis-à-vis.
C’est dire que le ministre Taeib Fassi Fihri, chargé de mener ces négociations, n’aura pas la tâche facile face à des techniciens affûtés et rompus à ce genre d’exercice. Ceci étant, le Maroc dispose de beaucoup d’atouts à faire valoir à ses interlocuteurs américains. Sa position stratégique à la porte de l’Europe, son enracinement en Afrique noire et ses liens étroits avec le monde arabe, ont d’ailleurs beaucoup pesé dans le choix des Etat-Unis. Le fait que le Maroc et l’UE soient liés par un accord de partenariat constitue un atout de plus pour percer le marché européen à partir de notre pays.
Si le Maroc négocie bien ce virage, il opérera rapidement la mise à niveau de son économie et procédera à un rééquilibrage de ses relations avec l’Europe. La loi de la concurrence jouera en faveur de notre pays, si les Américains développent rapidement et massivement leur investissement au Maroc. Les opportunités ne manquent pas dans le domaine de l’industrie, du tourisme, de la pêche et dans le secteur minier avec, comme bonus, une main d’oeuvre bon marché. Mais on ne cessera jamais de le répéter, il faut savoir négocier pour ne pas subir le revers de la médaille qu’a connu le Mexique. Pendant les trois premières années qui ont suivi la ratification de l’accord de libre-échange avec les USA, son PIB a baissé de plus de 3 % et plus de 30000 PME ont disparu face à la concurrence des entreprises internationales. Quand on connaît la fragilité des PME/PMI marocaines, on peut frissonner, à moins que les termes de l’accord ne prennent en considération cette donne pour redynamiser ce secteur.

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