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Cadrage : Les absolutistes du désert

Entre les no man’s land formés des larges étendues arides algériennes et des frontières maliennes, mauritaniennes et nigériennes, prospèrent des milliers de combattants, se déplaçant d’un pays à l’autre du Sahel avec, souvent, des prête-noms.
Peu habité, désertique, l’endroit est propice aux mouvements clandestins. Le GSPC, qui l’a investi, est devenu en l’espace de quelques années un réseau tentaculaire avec des ramifications multiples. Vivant de trafics d’armes et de commerce en tout genre, y compris humain, avec l’entretien des réseaux de l’immigration clandestine, la formation salafiste est désormais en phase de mener des offensives terrestres d’envergure.
Les différents émirs du GSPC qui ont pris des noms de combats n’hésitent plus à mener des expéditions punitives comme celles contre le camp de Lemghtey (Nord-Est de la Mauritanie en 2005) ou, plus récent, avec les attaques engagées en territoire malien avec la complicité des rebelles touaregs.
Apparemment bien armé, profitant du voisinage du Polisario et des rebelles maliens (aux premières loges du trafic d’armes), le GSPC ne se contente plus des armes rudimentaires. Fusils d’assauts, kalachnikov et lance-roquettes se négocient largement dans le désert sans restriction. D’où l’intensification des actions constatées dernièrement et le changement de label.
Le GSPC n’est plus seulement un mouvement extrémiste algérien, nostalgique de la période de la guerre civile. C’est désormais une organisation qui se veut internationale. L’allégeance à Ben Laden et le changement d’appellation et d’identité visuelle confirment ces nouvelles aspirations terroristes. Le but ultime reste, à travers l’utilisation du modus operandi d’Al-Qaïda, la pacification du Sahel et surtout du Maghreb, territoire à libérer des impies dans le langage des émirs du GSPC.
La mise en échec en décembre dernier d’un vaste projet d’attentat en Tunisie montre si besoin est que l’équation GSPC n’est pas, comme on pensait encore il y a une année, un fantasme de sécuritaires en mal de combat, mais bel et bien un problème qui menace toute une région. Les différents rapports des services de renseignements occidentaux conduisent tous au même point : il y a urgence et il faut mener une action collective. Aussi, Washington, qui tente de coordonner les actions de tous les pays concernés, semble, dans cette affaire, avoir tiré les leçons du passé. Pas question de minimiser un adversaire déterminé à calquer le modèle de Torah Borah en Afrique.

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