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Cadrage : Lessive

La CNSS est à nouveau dans l’actualité, à la faveur de la publication par l’Union Marocaine du Travail (UMT) d’un « livre noir » sur cet établissement. À la lecture des documents rassemblés dans cet ouvrage, on se rend compte, si besoin en est, de la gravité des actes et des dysfonctionnements qui ont mis en péril un outil censé être un filet social au service des travailleurs et de leurs familles. Une partie des responsabilités est certainement établie ; et elle implique l’ensemble des opérateurs et des partenaires qui ont tous, activement ou par excès de passivité, ensemble provoqué la fragilisation de cet organisme paritaire, conjointement dirigé par l’État, le syndicat et le patronat. Mais, dans ce genre de forfaitures, avec la dimension exorbitante du gâchis, les zones d’ombre et les niches d’irresponsabilités demeureront certainement inexplorées et fatalement au-dessus des lois.
Concomitamment avec la sortie du livre, et évidemment ce ne sont pas là de simples coïncidences, la commission d’enquête parlementaire poursuit ses investigations sur le passé de la CNSS, l’établissement d’un diagnostic et la recommandation des remèdes, du point de vue de cette institution émanant de la représentation nationale.
Dans ce même ordre d’idées et depuis déjà quelques mois, la Caisse s’est inscrite dans une nouvelle dynamique, depuis la tenue du dernier Conseil d’administration et l’arrivée d’une nouvelle direction générale. Divers outils exploratoires et d’évaluation sont activés, des restructurations sont en cours et un certain nombre de décisions, allant dans le sens de la réforme et de l’assainissement, sont d’ores et déjà en cours d’application.
Mais au-delà des invectives et le rejet de responsabilités entre diverses parties, il est plus qu’urgent de mettre un terme à une situation trop attentiste et tournée essentiellement vers le passé. Il convient d’ouvrir de nouvelles perspectives devant la CNSS afin qu’elle puisse réellement jouer le rôle qui lui est assigné en tant que structure nationale de protection sociale à un moment où les travailleurs se voient de plus en plus victimes des mutations socio-économiques et des divers facteurs de précarisation de l’emploi.
Pour cela, il est indispensable de revenir à l’esprit du dahir instaurant cet organisme, de redonner à la direction générale les prérogatives nécessaires à réaliser les objectifs qui lui sont fixés sous la responsabilité directe du conseil d’administration, et plus généralement installer les règles et les usages de bonne gouvernance et de gestion transparente dans tous les compartiments de la Caisse.
Ce sont là les conditions d’un véritable nouveau départ pour la CNSS, une reconstruction du système de protection sociale marocain, réellement tournée vers l’avenir dans lequel toutes les énergies et potentiels sont appelés à s’impliquer et à digérer positivement le passé, même lorsqu’il est si lourd.

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