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Cadrage : Marchands de la mort

Régulièrement et de plus en plus fréquemment on entend parler d’intoxications suite à la consommation de denrées alimentaires dans des gargotes ou lors de repas communs à l’occasion de fêtes familiales ou de manifestations diverses. Et ce ne sont là que les cas les plus graves qui sont parvenus aux médias et qui ont eu lieu généralement en milieu urbain. Dans des camps de vacances éloignés, dans des cantines scolaires, et même paradoxalement dans certains hôpitaux, chaque année, on compte des dizaines de cas d’intoxication alimentaire plus ou moins graves et qui passent sous silence.
Or, il s’agit bien de santé publique et de la vie de citoyens dont sont responsables les différents services administratifs qui sont tenus de garantir un minimum de sécurité pour les consommateurs, pris ici au sens élémentaire du terme, celui d’usagers des circuits de restauration commerciale, dans des échoppes ou à travers les prestations de traiteurs, plus ou moins qualifiés pour exercer un métier qui est en relation directe avec la santé des consommateurs.
Pourtant, il existe une pléthore de services en charge du contrôle des conditions d’hygiène des produits destinés à la consommation humaine. Ils dépendent de divers départements et organismes : la Santé publique, l’Agriculture, les Finances, l’Intérieur, le Commerce, les Collectivités locales, les douanes, etc. Et pourtant, des dysfonctionnements en chaîne, des manipulations frauduleuses, des négligences coupables, une absence d’hygiène scandaleuse provoquent partout des victimes parmi les consommateurs, et le phénomène risque de prendre davantage d’ampleur, du fait que ce genre de forfait reste souvent impuni ou les pénalités et sanctions sont si insignifiantes qu’elles perdent tout rôle dissuasif.
Le déficit de contrôle se situe d’abord au niveau de la matière première : abattage clandestin non contrôlé, conditionnement et transport des denrées périssables très peu adapté, stockage et conservation dans des conditions d’hygiène lamentables, commercialisation de produits dont la date de préemption est largement dépassée, quand son étiquetage n’est pas purement et simplement falsifié.
Ensuite, c’est au niveau du détaillant, les lieux de restauration rapide et collective que les dangers se démultiplient : chaîne du froid défaillante, conditions d’hygiène écoeurantes, ingrédients douteux, huiles de cuisson plusieurs fois réutilisée, rebus de denrées recyclés et mille autres pratiques très peu ragoûtantes, mais surtout aux conséquences extrêmement dangereuses.
Les pouvoirs publics, les services d’hygiène et les organismes de défense des consommateurs sont vivement appelés à se mobiliser contre un fléau national et une forme d’incivilité dangereuse et révélatrice d’un état d’esprit prédateur de la part de ceux qui ne mesurent pas les conséquences de leurs actes lorsque ceux-ci portent une atteinte directe à la santé du citoyen et le menacent dans son intégrité physique et dans sa vie. Demeurer passif devant ce genre de laisser-aller est tout simplement un crime de non-assistance à personne en danger !

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