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Cadrage : Miroirs

L’une des questions essentielles que soulève n’importe quelle élection, et a fortiori des législatives au Maroc devant clôturer la période de transition consensuelle, est celle de l’engagement et du degré de mobilisation qu’elle suscite auprès des électeurs et des leaders d’opinion.
Si tout le monde est unanime à constater une certaine désaffection générale vis-à-vis de la chose politique et du militantisme, au sens classique et activiste du terme, les raisons diffèrent d’un espace à un autre, d’une sensibilité à une autre. Au Maroc, on est certainement loin des décennies de grande mobilisation politique et des mouvements revendicatifs de masse. Et cela est dû, entre autres facteurs déterminants, au passage des principaux partis de l’ancienne opposition du statut contestataire à celui de majorité au pouvoir. L’actuelle opposition parlementaire, il faut le reconnaître, n’a jamais pu mobiliser les foules sur tel ou tel fait de société ou programme contestataire.
De sorte que l’essentiel des mouvements de mobilisation et de débats d’idées, à caractère politique, s’est déroulé, ces dernières années, soit au sein même des partis de l’ancienne majorité, soit au sein des mouvements qui n’ont fait partie ni de l’ancienne ni de l’actuelle équipe au gouvernement.
Mais, parallèlement à cette forme de désaffection, on constate un véritable engouement des citoyens, toutes catégories confondues, pour l’action associative. Une véritable nébuleuse associative quadrille désormais nos villes et campagnes et mobilise de plus en plus de marocains et de marocaines qui y trouvent à la fois la souplesse, la proximité et le cadre adapté à l’expression d’un engagement à tempérament et plus ou moins ponctuel. C’est le signe de l’évolution du sens même de l’engagement qui ne se décline plus tellement en termes de compétition pour le pouvoir et pour l’investissement de positions politiques, mais davantage comme un moyen d’expression de telle ou telle forme de solidarité, ou d’une protestation contre telle ou telle forme déterminée de danger ou de déni de justice et non plus comme une militance pour un projet de société ou pour un régime politique déterminé.
Mais à l’occasion de consultations électorales, au Maroc comme ailleurs, l’action politique et l’action associative convergent le plus souvent, sans que cela ne se traduise obligatoirement par un recoupement qui entraîne leur juxtaposition. Les associations sont souvent amenées à prendre parti, de manière plus ou moins explicite, pour la formation politique et les candidats qu’elles jugent plus sensibles à la cause qu’elles défendent plus que d’autres.
C’est ainsi que se révèlent les ambiguïtés et les interférences de ce qu’on appelle communément la société civile. Loin de présenter une quelconque homogénéité, celle-ci agit le plus souvent comme un vaste conglomérat de sensibilités et de motivations diverses, mais qui établissent obligatoirement un écheveau d’interactions et de canaux de communication avec le monde politique par rapport auquel elle se détermine et s’identifie.

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