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Cadrage : Notre candidat

Dans quelle mesure une élection présidentielle peut-elle nous intéresser, nous autres, Marocains ? A priori, on pourrait souligner qu’il s’agit d’une affaire interne aux Français qu’elle intéresse en premier chef. Car, c’est de l’élection de leur président qu’ils vont décider en se rendant aux urnes dimanche 21 avril. Mais à y regarder de près, le Maroc, pays lié à la France par de nombreux liens historiques, commerciaux, a toujours suivi de près la vie politique en France, et notamment l’élection présidentielle.
A tort ou à raison, on prête à Rabat des relations privilégiées avec Paris. Partant de là, le Maroc se fait aussi une idée de «son» président. Mais cela relève de la subjectivité. Une subjectivité qui, elle-même, pourrait s’expliquer par le fait que nous sommes très réceptifs à la chose publique en France.
En premier lieu grâce à l’interdépendance économique, mais aussi à l’appartenance au bassin méditerranéen. La francophonie aidant, la presse écrite ou audiovisuelle sont des médiateurs de la politique française chez nous. Et en dépit des «humeurs» et des «amitiés», les relations entre les deux pays sont d’abord empruntes de réalisme. On traite d’Etat à Etat. Et le réalisme finit toujours par avoir gain de cause, quels que soient les dirigeants au pouvoir. Cela étant dit, un pays comme le Maroc n’est jamais insensible aux gestes et aux discours d’un président élu de l’Hexagone. Et cela vaut dans les deux sens. Il est vrai que le réalisme avait fini par prévaloir durant les années Mitterrand.
Toutes les mini-crises n’ont pas empêché les relations entre les deux Etats de continuer tranquillement leur bonhomme de chemin. D’autant plus que le Maroc a une importante communauté établie en France. Une communauté dont une partie est appelée à voter, car ayant acquis la nationalité française. Ce qui introduit une nouvelle donne.
Compte tenu de différents facteurs, ces Français d’origine marocaine sont -ou sont devenus- extrêmement sensibles -à tout ce qui a trait à l’Islam et à l’arabité. L’actualité en atteste. Une donne dont devront tenir compte les deux principaux candidats, qui ne s’y ont d’ailleurs pas trompés, Chirac en se rendant dans la Grande Mosquée de Paris et Jospin en recevant des dignitaires et des représentants de la communauté musulmane. De même, la conduite des autorités françaises à l’égard des MRE constitue-t-elle un baromètre de la «côte» de la France auprès des Marocains. Ceux-ci sont par ailleurs extrêmement sensibles à l’attitude de la France vis-à-vis du monde arabe et notamment de la Palestine.
«Notre» candidat devra prendre en compte ces données, mais également adopter une approche positive et audacieuse par rapport à la construction d’un véritable espace maghrébin et euro-méditerranéen qui favorisera davantage la compréhension et la coopération entre les deux rives de la Méditerranée. C’est cela que les Marocains attendent d’un président élu en France.

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