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Cadrage : Prioritaire

Le ton du discours royal à l’occasion de la tenue de la dernière réunion du Conseil supérieur de la magistrature a marqué les esprits par sa vigueur, son volontarisme et le langage de vérité et de lucidité qui l’a caractérisé. Le sujet de la justice est effectivement grave et les accents de l’allocution du Souverain lui ont donné un supplément de solennité qui sied à la situation dans laquelle se débat la justice de notre pays. Ses maux sont nombreux et multiformes, au regard du diagnostic qui en est fait unanimement, la volonté et l’urgence de la réforme sont également récurrentes dans l’ensemble de discours politiques, mais la mise en oeuvre réelle des dispositions à même d’améliorer l’état de la justice marocaine, d’en assainir les rouages et d’en perfectionner le rendement tardent à voir le jour et alimentent davantage le pessimisme et le préjugé négatif à l’égard des organismes et des personnes qui en sont l’incarnation.
Il faudrait d’abord distinguer entre, d’une part, la justice dans son sens absolu qui est essentiellement un idéal métaphysique et utopique, et d’autre part, la justice des hommes, celle qui est organisée et rendue par des structures, des hommes et des femmes, dans la cadre d’un dispositif législatif et juridique perfectibles, et par conséquent comportant des lacunes et souffrant de dysfonctionnements qui appellent une attention continuelle et des efforts substantiels pour assumer les objectifs qui lui sont assignés et s’adapter aux nouvelles exigences que l’évolution de la société et du monde en général implique.
Sur cette voie, il est malheureusement à déplorer un certain nombre de scories, de résistances et d’archaïsmes au sein même du corps de la magistrature et qui appellent une action vigoureuse et soutenue pour rendre à ce pouvoir sa crédibilité et le doter de la respectabilité et de l’aura qui lui permettront de se prévaloir des atouts nécessaires à l’exercice de son magistère de manière sereine et épanouie.
Il demeure cependant que le corps de la justice ne peut pas être régulé et assaini comme un secteur autonome et affranchi de toutes les pesanteurs d’une société en développement dans laquelle l’analphabétisme, le manque de formation, la dissémination des réflexes corrupteurs et corrompus dans toutes les couches de la société, jouent comme autant de facteurs de ralentissement, voire de neutralisation, de toutes les velléités de réforme. Mais, loin de susciter des réactions d’amalgames et de généralisations abusives, cet état des choses n’est heureusement pas vécu comme une fatalité.
Compte tenu du rôle de clé de voûte assigné à la justice dans le dispositif d’accompagnement et de régulation de toutes les formes d’organisation socio-économique d’un pays, elle demande un traitement prioritaire et une mobilisation de l’ensemble des intervenants. Il y va de la qualité et des garanties d’adhésion des justiciables : individus, groupes, personnes morales, institutions, au projet de société en cours de construction chez nous.

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