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Cadrage : Relais

Nouvelle tentative de sortir l’Union du Maghreb Arabe ( UMA ) de sa léthargie. Un sommet des chefs d’Etats des cinq pays maghrébins, est prévu pour les 21 et 22 juin prochain à Alger. Le chef de la diplomatie algérienne qui a fait cette annonce officielle a formulé le voeu de voir cette rencontre donner «une impulsion et une dynamique nouvelles à l’oeuvre d’édification de l’ensemble maghrébin».
En Algérie, on pense que le processus d’édification de l’UMA ne devait plus être «l’otage des contingences politiques» car «l’intérêt des pays et des peuples ne saurait se réduire aux problèmes conjoncturels qui peuvent surgir». Ainsi s’est exprimé le ministre algérien des AE, évoquant entre les lignes, en langage diplomatique de circonstance, la crise politique qui perdure entre le Maroc et l’Algérie au sujet de l’intégrité territoriale du royaume et qui a plongé l’UMA dans une profonde léthargie, notamment depuis le dernier sommet tenu à Nouakchott en 1994.
Pourtant, dans les cinq capitales maghrébines, de Rabat à Tunis, en passant par Nouakchott, Alger et Tripoli, la volonté est la même de voir émerger un groupement régional nord africain à même de soutenir le choc de l’Europe et des autres groupements régionaux à l’ère de la mondialisation galopante et vorace.
Si l’écueil politique a fini par constituer, depuis le temps, l’obstacle qui fracasse toutes les tentatives de réanimation de l’UMA, d’autres voies d’intégration maghrébine apparaissent aujourd’hui tout à fait praticables aux observateurs.
Ici et là au Maghreb, on commence à se rendre à l’évidence que l’avenir de l’UMA est dans sa régionalisation. Ce que les Etats, encarcanés dans des impératifs politiques incontournables, n’ont pu réaliser depuis la proclamation de l’UMA en 1989 à Marrakech, des régions peuvent parfaitement le mettre en oeuvre.
Des régions maghrébines collaborant entre elles, mettant ensemble leurs atouts, comblant leurs lacunes, puisant ici ce qui manque là, assoiraient de fait l’UMA sur de solides bases de partenariat. Réanimeraient le flux des échanges demeuré extraordinairement bas depuis la création de l’union. Impulseraient cette dynamique de déplacement des biens et des populations, sans laquelle l’union ne serait qu’un cadre théorique. Que manque-t-il aujourd’hui pour que des régions du Maroc, de l’Algérie, de la Mauritanie, de la Tunisie ou de la Libye jettent entre elles les fondements d’une coopération tous azimuts? La volonté politique ?
Certainement pas. On ne prendrait pas sinon la peine d’accourir régulièrement au chevet de l’UMA, des remèdes plein la valise diplomatique. Et si la société civile de chacun des cinq pays décidait qu’il est temps de tisser de véritables liens entre les peuples maghrébins, de semer les graines de la communication et de compréhension mutuelle, de favoriser l’émergence de partenariats ponctuels, pointus et profitables à tous ? Tout porte à croire que c’est là, la combinaison gagnante. Et l’UMA, quand elle sera politiquement viable, ne pourra que profiter d’un substrat économique riche et consolidé.

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