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Cadrage : Représentativité

La profusion des partis politiques dans cette période pré-électorale semble inquiéter plus d’un. D’abord les tenants de la légitimité historique et de l’antériorité militante. Pour eux, ce n’est que dans les vieilles marmites qu’on fait de la bonne soupe. Y compris électorale. Les autres, tous les autres, ne sont au mieux que des plagiaires, au pire de fieffés opportunistes, manipulés et manipulateurs.
Mais au sein même de ces chapelles, on se dispute la légitimité de la fidélité aux idéaux de départ, la capacité de s’adapter aux données du présent, la solidité de l’orthodoxie doctrinaire et de la représentativité au sein de leur propre famille.
Puis on a vu la naissance d’un certain nombre de formations qui ont vu le jour à la faveur de la préparation ou de la concoction d’échéances électorales, qui ont été le plus souvent contestées par les perdants ou les semi-perdants. Partis de gouvernement qui ont également connu les affres des scissions et des luttes intestines, ainsi que la traversée du désert à la faveur de leur basculement dans l’opposition.
Viennent enfin les formations nouvellement créées qui se disputent soit le créneau du libéralisme aux allures triomphantes, soit les habits corporatistes et les intérêts claniques ou sectoriels sous un habillage orienté société civile. Mais la nouvelle donne électorale, représentée notamment par le nouveau mode de scrutin, introduit des éléments d’appréciation inédits et impose des aménagements aux niveaux trans-partisans inéluctables, sous peine de sanctions douloureuses pour toutes les parties.
Naturellement, l’idée de recomposition du champ politique s’impose comme un impératif synonyme de gage de survie et de visibilité au lendemain des futures consultations. Les dirigeants de certains partis politiques l’ont déjà compris. On assiste actuellement, peut-être encore timidement, à diverses formes de rapprochements, de coordinations, de concertations, voire de fusions en prévision des élections. D’autres préfèrent prendre le pari sur l’avenir et attendre les résultats de la consultation avant de se décider. En tout cas, au lendemain des législatives et dans la préparation des communales qui devraient intervenir à quelques mois d’intervalles, on verra se façonner un nouveau paysage partisan. Reste cependant une donnée qui malheureusement réduit la portée de cette promesse de changement. Les hommes, les méthodes de travail, la gouvernance même des structures partisanes continuent à reproduire les mêmes schèmes et les mêmes modèles, souvent archaïques et paternalistes.
Même au sein des nouveaux partis qui justifient leur création par la nécessité du renouvellement de la pratique politique, on se rend compte que, la plupart du temps, seule la satisfaction d’ambitions purement personnelles et claniques importe.
Ces attitudes discréditent davantage le politique lorsqu’il ne peut mettre en avant qu’un calcul opportuniste et carriériste. La vitalité et le dynamisme du champ politique supposent, quoi qu’il en soit, un adossement à un minimum d’idéaux collectifs et à des référents de portée nationale, pour prétendre à une quelconque représentativité légitime.

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