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Cadrage : Stupéfiant

Dans les efforts de lutte contre la drogue, le Maroc est seul. Et c’est injuste pour une multitude de raisons.
D’abord, parce qu’au moment même où, en Europe, on s’oriente de plus en plus vers une dépénalisation des drogues douces, dont le cannabis est le produit le plus connu, au Maroc où cette herbe était traditionnellement répandue, on veut imposer des mesures restrictives draconiennes qui sont disproportionnées par rapport au laxisme dont font preuve, en la matière, la majorité des gouvernements européens.
Ensuite, les populations rurales au nord du pays, qui bénéficient, très modestement, des revenus de la culture du cannabis, sont doublement pénalisées : au niveau intérieur, elles subissent des mesures répressives répétées de la part des autorités, de plus en plus sourcilleuses en la matière. Et au niveau régional et international du fait de la voracité des trafiquants de tout acabit, liés aux réseaux internationaux de trafic de drogue et qui les saignent à blanc, contre de la menue monnaie.
Le Maroc doit d’abord faire face à l’acharnement de ces réseaux de trafiquants internationaux, de plus en plus organisés et disposant de moyens très sophistiqués que même des pays disposant de moyens matériels et humains plus appropriés n’arrivent pas à contrecarrer.
Il doit ensuite faire face seul à toutes les contraintes qu’impose le recyclage des économies des provinces du nord, accusant un retard structurel en termes d’infrastructures et d’activités productives, et lourdement minées par la contrebande et les divers trafics florissant du fait de la proximité avec une zone favorable à ce marché parallèle très juteux pour les voisins espagnols et européens.
Le Maroc n’a cessé d’exprimer et de traduire sa bonne volonté dans les actes, en souscrivant à toutes les conventions internationales de lutte contre le trafic de drogue, en menant une politique très répressive vis-à-vis des trafiquants de drogue, qui trouvent le plus souvent refuge en Europe justement et bénéficient là-bas de mesures clémentes et d’une immunité scandaleuse.
Il a également mis en oeuvre un ambitieux plan de développement des provinces du nord qui comprend, in fine, une politique systématique de lutte contre la culture et le trafic de cannabis, avec la promesse de concours financiers et logistique européens qui sont demeurés lettre morte.
Alors, lorsqu’on montre le Maroc du doigt pour un supposé laxisme dans la lutte contre la drogue, on est tout simplement injuste ou de mauvaise foi. Il s’agit là d’un domaine où devraient s’illustrer par excellence la concertation et la coopération internationales, compte tenu de la nature même de ce trafic qui se joue des frontières et des réglementations et qui nécessite des moyens consistants qu’un pays comme le Maroc ne peut en aucun cas assumer tout seul.

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