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Cadrage : Trafic à grande échelle

Les bons d’essence ont toujours posé un sérieux problème aux conséquences néfastes sur l’organisation et la compatibilité, non seulement aux sociétés de distribution mais aussi pour l’ensemble des entreprises qui recourent à ce système dans le cadre des dotations d’essence pour leurs cadres ou leurs employés. Parfois, ces derniers ne résistent pas à la tentation de frauder. Pour un bon d’essence d’une valeur de 250 Dhs, on demande par exemple au pompiste de consommer seulement la moitié, le reliquat ainsi détourné est partagé sur place entre les deux complices. Une manière de voler indirectement son employeur. La “transaction» se passe généralement à l’insu de tout le monde et avec une facilité déconcertante. Ni vu, ni connu.
Il est difficile, sinon impossible, de détecter une telle combine. Les entreprises, à moins de disposer d’une preuve irréfutable contre leur collaborateur indélicat, ferment généralement les yeux. Cette pratique a toujours existé et existera tant qu’il y aura les bons d’essence et tant qu’on n’aura pas adopté un mécanisme de rechange plus fiable. Celui-ci existe. Un haut responsable très au fait de ces arcanes nous a déclaré que le meilleur moyen de mettre fin aux fuites, c’est qu’il n’y ait pas bon d’essence du tout. Une solution certes radicale mais qui n’arrange pas les intérêts de tout le monde bien évidemment.
Ce n’est pas par hasard qu’on assimile le pétrole à l’or noir. C’est une denrée qui fait également l’objet d’un trafic à grande échelle. À côté, le coup des bons d’essence au détour d’une station c’est un jeu d’enfant. Des camions-citernes pleins de carburant sont détournés de leur destination initiale pour aller déverser leur cargaison dans un autre endroit. Où va l’argent? Les circuits du carburant sont insondables. Le meilleur exemple qui illustre ce phénomène très lucratif nous vient de l’Algérie voisine, un pays à vocation pétrolière.
Une manne extraordinaire pour l’État mais aussi et surtout pour certains généraux qui par un jeu de passe-passe prélèvent leur dîme sur une partie du pétrole en organisant un trafic aux ramifications complexes.
Ce qui a permis de constituer des fortunes colossales en dollars.
L’essence algérien ne se négocie-t-il pas du reste au noir, à des prix défiant toute concurrence, à la frontière entre le Maroc et l’Algérie ? Tout le monde est gagnant dans l’affaire. Et, on serait tenté de voir des magouilles partout où il y a une odeur de pétrole.

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