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Cadrage : Voix d’outre-mer

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Deux mois à peine nous séparent des élections présidentielles françaises, une échéance à laquelle sont appelés à participer les Français d’origine marocaine, et maghrébine, en général.
Les candidats à ce scrutin, Ségolène Royal pour faire oublier le coup dur porté à Lionel Jospin par ses camarades de la fameuse gauche plurielle, et Nicolas Sarkozy pour perpétuer le règne de la droite depuis le départ de François Mitterrand.
Affaire franco-française ? Pas tout à fait puisque des centaines de milliers de Maghrébins, par leurs origines, auront leur mot à dire et cela ne compte pas pour des miettes. Nicolas Sarkozy part avec cet handicap d’être à la tête du ministère de l’Intérieur et surtout d’avoir été "sans pitié" pour la "caillera" qui a "animé" les banlieues pendant plusieurs semaines. Mais aussi avec ses sorties intransigeantes sur le caractère sacré de la laïcité de la République et ses lois. De ce fait, il se met à dos deux extrêmes : les religieux, aussi Français soient-ils, qui ne rigolent pas avec les lois divines, et les jeunes des banlieues en quête d’une véritable présence. Des CRS en moins dans les parages.
Ségolène Royal, elle, n’est pas mieux lotie. Les premiers concernés la présentent comme manquant de substance, dans les propos et les idées. Elle a joué, à fond, la carte "femme", mais cela ne suffit pas quand on a évolué à l’ombre d’éléphants comme un DSK ou côtoyé des jeunes loups comme Arnaud Montebourg. Avec les dispersions de voix entre les pro-Bayrou, les pro-Laguiller et toute la mosaïque partisane hexagonale, on obtient le flou total. On dirait que la France a fini par être contaminée par la frénésie reproductrice de partis politiques sévissant au Maroc. Les symboles que l’on sait –pigeons, voiture, livres, lampes et clés- en moins !
Plus sérieusement, le Maroc et le Maghreb en général représentent des enjeux électoraux pour la France. Les présidentiables sont attentifs à ce qui se passe de l’autre côté de la Méditerranée et certains y ont même fait quelques tournées plus pour être au fait de la réalité de la situation dans ces pays et adapter leur éventuelle politique à leur égard que pour une réelle mobilisation. Nicolas Sarkozy est un habitué du Maroc. Ségolène Royal, elle, n’a pas fait partie de la délégation du PS qui s’était rendue au Maroc, il y a quelques mois, à l’invitation de l’USFP mais aussi pour rencontrer les responsables du PJD…
En avril donc, les voix beurs seront prises en considération. Et si les Français d’origine marocaine votaient, par exemple, contre les candidats qui seraient plutôt pro-Polisario ? Cela ferait une bien belle revanche car, en politique, on ne se nourrit pas de sentiments. Cela serait, de toutes les manières, plus logique et plus compréhensible que l’attitude des 7 % de Français résidant au Maroc et qui avaient voté, lors des précédentes présidentielles, pour le Front national.

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