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Casablanca : Sajid lâche ses bulldozers

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Ne dit-on pas qu’une ville florissante est une ville prospère, développant tous ses atouts en harmonie avec son environnement ? La plus grande ville du Maroc ne sera jamais accueillante si elle ne se soumet pas aux normes imposées par la marche du développement urbanistique et démographique. C’est apparemment la raison pour laquelle le Conseil de la ville a décidé de d’entamer une grande opération d’élargissement de certains grands boulevards de la capitale économique. Le week-end dernier, les machines sont mises en branle en plein milieu du boulevard d’Anfa. Un remue-ménage qui a soulevé plusieurs interrogations parmi les riverains à propos des tenants et des aboutissants de ce «chantier» d’envergure. Pour les architectes de la préfecture c’est une opération de routine d’autant que sur le plan juridique elle répond à un arrêté d’alignement qui date de 1969.
Avec le temps, certains propriétaires se sont laissés aller à l’occupation d’espace préalablement défini comme public passant ainsi outre les règles d’alignement qui signifie la disposition en ligne des maisons ou des immeubles. Cet alignement est parallèle à la bordure de la voie et du trottoir. Plus d’une vingtaine de grands boulevards sont ciblés par cette opération, comme le boulevard 2 Mars, Brahim Roudani, El Massira, Abdellatif Benkaddour pour ne citer que ceux-ci.
Les trottoirs seront finalisés de façon à ce qu’ils soient adéquats à l’image du grand boulevard dans l’esprit et des citoyens et des visiteurs potentiels. C’est un programme prévu pour deux années avant que les grandes artères en question ne soient métamorphosées.
Même si les apparences renvoient au souvenir récent de la campagne de lutte contre l’occupation de l’espace public observée par les autorités, il y a un peu plus de deux ans, ce n’est pas la même conception. Casablanca se veut une ville moderne adoptant parfaitement la robe du tissu urbain; la formule qui désigne la superposition de plusieurs éléments comme le tracé des voies, le découpage des propriétés (parcelles) et les constructions. C’est aussi une métaphore organique qui fait référence à la complexité des structures urbaines. Mais il n’est pas question de porter atteinte aux propriétés privées en dehors de ce que stipule la loi. Il s’agit de l’achèvement d’un alignement datant de plus de 35 ans. En plus, ce que l’on perd en proximité urbaine, on le gagne en espace et en confort. Un nouveau mode de vie est promu : la notion de modernité oblige. En tant que tissu de l’organisation humaine, la ville est aujourd’hui un système complexe. À un premier niveau, l’urbanisme concerne l’aménagement des artères selon des critères esthétiques et fonctionnels et la création des services publics indispensables.
Les éléments caractéristiques de l’urbanisme moderne, dont la capitale économique compte se doter sont les plans généraux d’urbanisme. Ceux qui résument les objectifs et les limites de l’aménagement des sols ; les contrôles du zonage et des subdivisions, qui spécifient l’utilisation autorisée des sols, les densités, les conditions requises pour les rues, les services publics et les autres aménagements ; les plans de la circulation et des transports en commun, les stratégies de revitalisation économique des zones urbaines et rurales en crise ; les stratégies de soutien des groupes sociaux défavorisés et les principes de protection de l’environnement et de préservation des ressources rares. Il ne faut pas oublier que plusieurs couches de «rénovation» ont partiellement détruit la capitale économique sans que personne ne trouve la vraie recette de la ville nouvelle. L’adaptation à la circulation automobile est plus nécessaire que jamais. Les grands boulevards ciblés par le Conseil de la ville sont souvent traversés par une circulation automobile dense et rapide. Le boulevard 2 Mars est une grande référence dans ce sens. Lors des heures de pointe, il est pratiquement impossible de conduire une voiture sans risque de heurts ou du moins passer plus de temps qu’un piéton qui parcourrait le boulevard sans encombres.
Ce boulevard et bien d’autres devraient être plus attrayants après l’opération menée par les services concernés. S’il y a une explication aux travaux d’élargissement, c’est qu’ils traduisent la volonté d’une réflexion globale pour une organisation plus rationnelle et plus harmonieuse de l’espace (habitat, cadre de vie, infrastructures).

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