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Chronique d’un ratage urbain

Le projet du boulevard futuriste, dont la réalisation peine toujours à se concrétiser, avait un corollaire : la démolition et le relogement de plus de 11.000 familles qui habitent actuellement dans des quartiers vétustes. Ces familles à revenu limité sont à 80% des locataires et occupent chacune en moyenne une superficie de plancher de 19 m2.
À l’image du projet mère, l’opération de relogement piétine aussi, indéfiniment. Officiellement, faute de moyens financiers. En réalité, c’est surtout à cause de l’amateurisme qui a marqué la gestion de ce dossier que l’opération n’avance pas. Théoriquement, le financement devait se faire grâce aux recettes financières que dégagerait la future Corniche. Au passage, et pour activer le processus de relogement de ces familles, d’importants sommes ont été débloquées du Fonds Hassan II pour le transfert des habitants. La première action menée dans ce sens fut l’acquisition par la Sonadac de 530 logements auprès de Société Attacharouk.
Un premier échec annonciateur d’une suite peu glorieuse à ce programme. En effet, et après relogement des familles, la même Sonadac a mené une enquête auprès des ménages relogés pour mesurer le degré de satisfaction de ces derniers. Cette enquête a révélé de nombreuses insuffisances. En premier lieu, le manque des équipements de proximité : four, hammam, arrondissement de police, école primaire, centre de santé, terrain de sport… L’enquête a révélé également l’absence d’accessibilité à la terrasse mais surtout l’insuffisance de la qualité d’urbanisme et d’architecture du projet.
En plus, le prix d’acquisition des appartements est relativement cher et les titres fonciers des logements ne sont pas disponibles à ce jour. Le deuxième acte dans le cadre de cette opération s’appelle Nassim. Étant donné que la Sonadac est propriétaire des terrains de ce site, l’organisation décide de lancer la première tranche du programme d’aménagement de la «Ville Nouvelle Nassim». La première tranche s’étend sur une superficie de 56 hectares, dont 20 hectares destinés à la construction de 2658 logements sociaux et des équipements. Le reste est aménagé en lotissement destiné à la péréquation.
Le prix de cession pour reloger les familles est de 30% de la valeur commerciale des logements (un appartement de type F3 de 65 m2 de surface SHO est de 63.000 Dhs). Le reliquat est pris en charge par la Sonadac. Afin de financer les travaux, la Sonadac a contracté des prêts auprès des banques, en hypothéquant les TF assiette du projet de la première tranche. Comme la première, l’opération a connu un cuisant échec. En cause, l’anarchie qui a marqué la distribution des maisons, la corruption généralisée lors du placement des familles et surtout, le manque de tout accompagnement social des familles.

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