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Cinéma : Marrakech honore ses stars

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La satisfaction était visible sur les visages samedi soir au Palais des congrès, à la cérémonie de clôture du 5ème Festival international du Film de Marrakech. La «petite surprise», créée par le jury en décernant l’Etoile d’Or au Kirghize Ernest Abdyshaparov pour «Saratan» (film qui n’avait pas les faveurs des pronostics), n’a pas porté atteinte à la joie qui régnait au Palais des congrès. Jean-Jacques Annaud, président du jury, a voulu préciser d’entrée de jeu que «le palmarès a été établi en toute liberté».
«Correct», «honnête», «crédible» et autres attributs fusent de toutes parts pour saluer le travail d’un jury irréprochable. La distinction de «Saratan» correspond parfaitement à la philosophie d’un festival qui a fait le choix courageux de favoriser un cinéma au service de la bonne cause, qui n’obéit donc pas à la logique cynique du marché.
Dans ce film à petit budget, Abdyshaparov raconte avec une simplicité troublante des épisodes de la vie des habitants d’un petit village de montagne kirghize, plus de dix ans après la disparition de l’Union soviétique. Son sacre s’explique à la fois par sa dimension humanitaire mais aussi par ses choix esthétiques simples et profonds. «C.R.A.Z.Y», film donné favori pour l’Etoile d’Or, s’est contenté du Prix du jury. Jean-Marc Vallée, réalisateur québécois, invite à travers ce film la société canadienne à se regarder en face, en remédiant à plusieurs maux qui continuent de la ronger : la drogue, l’alcoolisme, l’homosexualité, l’éducation libertaire…
Le prix du jury a été décerné en exaequo au film syrien «Bab Al Maqam» (Passion). Par ce film, le réalisateur Mohamed Malas épingle le machisme de la société syrienne, à travers le portrait d’une femme qui, aux yeux des hommes, n’est respectable que dans le silence.
Si ces prix ont été accueillis par certains avec un brin de «surprise», ceux de l’interprétation masculine et féminine ont confirmé les pronostics.
Naturellement, le prix de la meilleure interprétation masculine a été décerné au grand acteur Daniel Day-Lewis pour son rôle dans le film «The ballad of Jack and Rose». Ce prix ne fait ainsi que confirmer le talent de cet acteur connu et reconnu, après avoir remporté en 1989 l’Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans le film «My left foot» de Jim Sheridan. Pas de surprise non plus pour le prix de l’interprétation féminine, mérité par l’actrice britannique de talent Shirley Henderson pour son rôle dans le film «Frozen». Ce palmarès, établi par un jury parmi lequel figure le sociologue marocain Abdelkébir Khatibi, a été jugé artistique «très correct».
Au-delà du palmarès, la soirée de clôture venait couronner de la plus belle manière une cinquième édition incontestablement réussie. L’hommage, qui a été rendu au grand réalisateur iranien Abbas Kiarostami, a déplacé dans le prestigieux palais des congrès une dizaine de vedettes mondiales du 7ème Art.
On a vu se succéder sur le fameux tapis rouge Monica Belluci, en compagnie de son époux l’acteur Vincent Cassel, Rebecca Miller (fille de l’écrivain américain Arthur Miller), Saïd Taghmaoui (acteur marocain établi en France)… On a retenu non sans intérêt la présence de sportifs (l’international Haddaoui), le patron de Maroc Telecom M. Ahizoun et autres personnalités qui ont démontré qu’on peut être entrepreneur et homme d’affaires et savoir apprécier aussi le cinéma.
Dans cette ruée, il faut également voir l’effet d’un festival qui, avec cette cinquième édition, a confirmé son image d’espace incontournable du cinéma mondial.

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