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Code de la route : quand les transporteurs mécontents paralysent le pays

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Pendant une semaine, du 6 au 13 avril 2009, une importante grève des transports a paralysé le pays. Un événement très médiatisé qui a largement perturbé l’économie nationale et gêné les déplacements dans toutes les villes du Royaume. Ainsi, les citoyens ont été victimes d’un conflit entre les syndicats des transports et le gouvernement. Les professionnels, mécontents des dispositions du nouveau Code de la route, avaient débrayé pour la première fois le 12 mars et lancé une grève générale qui a éclaté le lundi 6 avril 2009. Pour le ministère de l’Équipement et du Transport qui avait fait parvenir un communiqué à la presse, aucune raison objective ne justifiait le mouvement de grève dans le secteur des transports, d’autant plus que le projet du Code de la route, qui a été soumis au Parlement pendant plus de deux ans, avant son amendement et son adoption le 19 janvier 2009 par la Chambre des représentants, était encore à l’étude à la Chambre des conseillers. Dans le même communiqué, le ministère avait précisé que la version à l’étude (version amendée) comprenait tous les amendements que le ministère s’était engagé à introduire au terme du long processus de dialogue qui a duré de mars à juin 2007. Ce processus concernait 62 organisations syndicales et professionnelles représentant les secteurs du transport public routier de voyageurs, du transport de marchandises, les taxis de première et deuxième catégories ainsi que les auto-écoles et les centres des visites techniques. Cependant, du côté des grévistes, c’était une autre paire de manche.
Pour les chauffeurs de taxi, le ministère de l’Equipement et du Transport se devait d’entamer un dialogue honnête avec les représentants syndicaux pour parvenir à un consensus concernant les amendes et les peines privatives de liberté contenues dans le projet de loi. Aussi, samedi 11 avril 2009, sous la pression des syndicats, le ministre du Transport, Karim Ghellab et le président de la Chambre des conseillers, Maati Benkaddour, ont annoncé que le Code de la route avait été retiré provisoirement de l’examen et que des consultations auraient lieu avec les représentants du secteur. «Je m’engage personnellement à prendre en compte les propositions des professionnels pour l’introduction des amendements nécessaires. Le texte doit être adapté à la réalité marocaine, notamment en ce qui concerne le SMIG», avait souligné M. Benkaddour.
Pour sa part, M. Ghellab avait annoncé, pour sa part, que le gouvernement était prêt à entamer les négociations et à introduire les amendements nécessaires. Après cette annonce, la position des syndicalistes était mitigée. Certains avaient suspendu leur mouvement, d’autres préféraient le poursuivre jusqu’à l’intervention du Premier ministre. Aussi, pour tenter de désamorcer la situation, M. Ghellab et plusieurs autres ministres ont entamé une série de rencontres avec les leaders syndicaux depuis le lundi 13 avril 2009, et promis de prendre en compte leurs doléances. Parallèlement, M. Benkaddour a eu des entretiens avec des représentants syndicaux des transports, pour tenter de les tranquilliser et les informer des raisons du report de l’examen du projet de Code de la route au niveau de la deuxième Chambre. Entre-temps, la grève avait battu son plein et le secteur des taxis était totalement paralysé. À Casablanca, les personnes se rendant à leur lieu de travail formaient de longues files d’attente aux arrêts de bus. Salariés, fonctionnaires et étudiants ont eu beaucoup de mal en cette semaine à se rendre à leurs lieux de travail ou leurs écoles. Aussi, ce débrayage a eu un impact négatif sur l’approvisionnement des marchés. «Si la grève continue, nous serons à court de stock», avait déclaré Hassan Al Hadi, secrétaire général de l’Association des commerçants de gros de Casablanca à la presse. Autre fait marquant de la grève en question, les stations-service étaient pratiquement fermées au sixième jour de la grève. Les conducteurs, dans l’impossibilité de remplir leurs réservoirs, faisaient de longues files d’attentes devant le peu de stations-service qui étaient arrivées à s’approvisionner. Et les marchés de fruits et légumes n’étaient pas en reste, ils ont subi de plein fouet l’impact de la grève, et les prix ont grimpé alors que la demande dépassait l’offre. Selon les associations des producteurs et exportateurs des fruits et légumes, le mouvement de grève était venu compromettre les espoirs des producteurs à l’heure où ils aspiraient, après un début d’amélioration relative des prix à l’époque, à pouvoir compenser les pertes subies durant la saison. Ainsi, la fin de la grève était celle d’un véritable calvaire et c’est un énorme «ouf» de soulagement qu’ont poussé les citoyens.

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