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Comment la police a réussi à éviter le pire

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Chakib Benmoussa a fait le bilan, mardi, des explosions du 10 avril à Hay El Farah lors d’une conférence de presse à Casablanca. Selon le ministre de l’Intérieur, les services de sécurité ont déterminé le timing de ces explosions en agissant, de manière anticipée, pour empêcher les terroristes de passer à l’acte. Initialement, les services de sécurité avaient quadrillé la rue 48 de Hay El Farah pour arrêter trois terroristes qui seront identifiés comme étant Mohamed Mantala, Mohamed Rachidi et Ayoub Raydi. Un quatrième, Saïd Belouad, présent dans les parages, se fera exploser en début de soirée de cette journée particulièrement mouvementée.
Selon Chakib Benmoussa, les kamikazes de Hay El Farah, liés à la cellule de Abdelfettah Raydi, avaient eu recours aux mêmes explosifs (de la TATP) et avaient agi "par désespoir" après que les services de sécurité aient décimé ladite cellule en procédant à des dizaines d’arrestations parmi ses membres. Au total, précise M. Benmoussa, 31 personnes ont été arrêtées jusque-là en relation avec cette cellule dont 10 kamikazes qui étaient prêts à passer à l’acte. D’ailleurs, les services de sécurité continuent de rechercher 3 ou 4 kamikazes potentiels. «Les événements du 10 avril sont en relation avec les opérations d’anticipation menées par les services de sécurité avant et après le 11 mars dernier», ajoute le ministre de l’Intérieur qui affirme que ces événements n’ont aucune relation avec ce qui se passe à l’étranger. En attestent, selon le responsable gouvernemental, "les moyens artisanaux" utilisés par ces derniers. Toutefois, pour Chakib Benmoussa, les kamikazes sont influencés par la même idéologie et le même discours intégristes. Le ministre de l’Intérieur a rendu hommage aux services de sécurité qui, à l’en croire, ont fait preuve de beaucoup de professionnalisme et d’une excellente coordination que ce soit pour l’échange d’information ou les opérations de terrain. «Il s’agit-là d’une importante évolution puisque l’initiative appartient désormais aux services de sécurité depuis plusieurs mois», précise M. Benmoussa.
Ce dernier a rappelé que lesdits services ont doublé de vigilance depuis début février dernier quand les autorités avaient pris connaissances des déplacements de plusieurs ressortissants marocains dans des camps situés au Sahel pour s’y entraîner et préparer des actes terroristes.
Pourquoi Casablanca ? Le ministre de l’Intérieur répond que les services de sécurité ont mené des opérations dans plusieurs villes marocaines et où ils avaient démantelé plusieurs cellules terroristes, mais Casablanca se trouve au-devant de l’actualité pour son poids économique et sa densité démographique. Depuis février dernier, 43 personnes, qualifiées de dangereuses, étaient recherchées et il a été établi que 22 d’entre elles avaient réussi à quitter le territoire national alors que 8 sont toujours activement recherchées. Le reste, soit 13 personnes, se trouve entre les mains de la justice.
Chakib Benmoussa a également donné un bilan des morts et blessés lors des explosions de Casablanca. Outre le défunt M’hamed Zinbiba, inspecteur de police tué par la bombe de Ayoub Raydi, 21 personnes avaient été blessées dont six grièvement. Parmi les blessés figurent cinq éléments de la police. Les blessés avaient été entourés de la Haute sollicitude royale et le Souverain avait fait le déplacement, mercredi après-midi, pour leur rendre visite à l’hôpital Lieutenant Mohamed Bouafi et au CHU Ibn Rochd.
D’ailleurs, sur instructions royales, les blessés parmi les membres des services de sécurité auront droit à une indemnisation forfaitaire de 250.000 DH, seront promus au grade supérieur et seront décorés, ultérieurement, par le Souverain qui a donné ses directives pour entourer la famille Zinbiba de sa Haute sollicitude. Selon le ministre de l’Intérieur, l’enquête est toujours en cours au sujet des événements du 10 avril alors que tous les moyens seront mobilisés pour faire face à toute menace contre l’ordre public, les biens ou les personnes.
Jeudi matin, Hay El Farah était le théâtre de l’arrestation de deux individus dont l’un aurait menacé de se faire exploser à l’intérieur d’une maison du quartier. Arrêtés par la police, ces derniers ont été soumis à des interrogatoires pour connaître les relations qu’ils entretiendraient avec les kamikazes.
Les explosions de Casablanca ont été condamnées par plusieurs organisations internationales et une multitude de pays dont l’ONU, la Ligue arabe, les Etats-Unis ou encore la France et le Koweït.


 

Plus de moyens pour la police


Présent aux côtés de Chakib Benmoussa, Cherki Draiss, directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), a promis plus de moyens pour les services de sécurité. A l’en croire, un plan quinquennal est actuellement à l’étude au niveau du ministère de l’Intérieur pour renforcer les capacités, notamment logistiques, de la police. Pour sa part, Chakib Benmoussa a annoncé que le dernier Conseil des ministres en date a donné son accord pour augmenter les indemnités des éléments de la DGSN, de manière "significative" et notamment pour ce qui est des indemnités afférentes aux heures supplémentaires. 

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