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Comment veulent-ils séduire les jeunes ? : Seuls 7 partis politiques sur 34 sont présents sur le web

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À la veille des échéances électorales prévues en octobre, les partis politiques sont censés se mobiliser sur tous les fronts. Internet fait partie de ces fronts où les partis doivent être présents. D’autant plus que cet outil de communication a prouvé son efficacité dans l’émergence d’une nouvelle génération de jeunes citoyens intéressés par la politique. Ainsi, aujourd’hui, l’accès aux jeunes passe nécessairement par Internet, facebook, twitter, youtube…
Mais seulement voilà, sur les trente-quatre partis politiques que compte le Maroc, à peine sept disposent d’un site Internet plus ou moins actualisés. Il s’agit notamment du Parti de l’Istiqlal (PI), l’Union socialiste des forces populaires (USFP), le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Parti de la justice et du développement ( PJD), le Parti du progrès et du socialisme (PPS),  le Mouvement populaire (MP) et le Front des forces démocratiques (FFD). Certes, il s’agit-là des grands partis plus au moins représentatifs ayant des sièges au Parlement et dans les collectivités locales. Cela dit, on notera tout de même un grand absent : le Parti authenticité et modernité (PAM) qui pourtant, à sa naissance, donnait l’impression d’être inscrit dans un élan de modernité.S’ils ont le mérite d’exister au moins, les sites des partis en question ne sont pas en revanche de la même facture. Certains ne sont pas ou alors que très peu actualisés. D’autres de simples pages sans aucune interactivité. Le site du PI, par exemple, est exclusivement en arabe, diffuse encore des informations concernant les élections législatives de 2003 et comprend une grande partie réservée à l’historique du parti , l’organigramme, le règlement intérieur ainsi qu’un petit texte réservé au programme et projet de société du parti. Le site de l’USFP est au même niveau, les dernières actualités qu’on peut lire datent de 2009. Le cas de ces deux partis peut s’expliquer par le fait qu’ils disposent tous deux de journaux constitutant leur porte-parole et leur «capital symbolique», précise Mohamed Darif, politologue. Le contenu des sites de ces partis est plus souvent un instrument idéologique d’endoctrinement qu’un outil de communication. On notera, en revanche, la bonne qualité, le contenu riche et actualisé (vidéos, dossiers…) et le niveau d’interactivité (forums, connections twitter, facebook,…) d’autres sites et particulièrement ceux du RNI et du PJD. Selon M. Darif, on parle souvent d’anomalies concernant l’action partisane au Maroc. Ainsi l’instrumentalisation de l’Internet comme moyen de communication en fait partie. «Communiquer est le dernier souci des partis, notamment à la veille des élections, alors que normalement, les partis politiques marocains (ces entreprises électorales) fonctionnent exclusivement lors des échéances électorales et négligeant la fonction d’encadrement qui induit des efforts pédagogiques, ainsi que des campagnes de recrutement et l’élargissement de leur base de militant», explique M. Darif. Et de souligner : «Dans leurs campagnes électorales, les partis n’accordent pas la priorité à l’encadrement et du coup à la communication. Ils fonctionnent toujours selon une logique traditionnelle se basant pour leurs campagnes sur des notables influents capables par leur pouvoir et autorité entre autres pécuniaire de drainer des électeurs». Comment donc accéder à toute une génération de jeunes citoyens internautes ? Une génération qui a fait des réseaux sociaux son principal outil de communication. «Avec le printemps arabe, plusieurs observateurs de la scène politique voient dans les réseaux sociaux des substituts des partis, alors que ces réseaux, vus avec méfiance par des partis discrédités par la jeunesse, ne sont que des moyens de communication», commente M. Darif. Et de conclure: «ces partis n’ont pas voulu capter les signaux envoyés par ces mouvements de protestation et se remettre en cause pour corriger leurs erreurs et adopter des stratégies d’encadrement et de recrutement pour élargir leur base». Rappelons que le Maroc est un des pays arabes où Internet est le plus développé. Le Maroc compte 1,5 million d’accès internet (Adsl et 3G ) et près de 13,2 millions d’internautes, un chiffre en hausse continue. Selon une enquête réalisée de l’ANRT (Agence nationale de réglementation des télécommunications), la moitié des internautes marocains se connecte tous les jours et 45% une fois par semaine. 38% des internautes se connectent en dehors de la maison, principalement dans les cybercafés. Le nombre d’utilisateurs de facebook dépasse quant à lui 3 millions.

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