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Concert de casseroles à Salé

Les 16 pensionnaires CIH du pénitencier Zaki de Salé ont le moral et le bon espoir de s’en sortir, nous signale-t-on du côté de l’association des cadres de cette banque, dont certains membres leur ont rendu visite depuis qu’ils sont placés en détention. La pitié, un sentiment bien vain, mais c’est tout ce dont on peut être capable dans ce genre de situation. Mais cette association est allée au-delà en ouvrant un compte bancaire, alimenté par les cotisations des volontaires parmi le personnel de la banque, pour les “petits“ cadres emprisonnés “qui n’ont pas les moyens de prendre un avocat ou de subvenir aux besoins de leur famille“. Généreux élan de solidarité.
Les petits cadres dont le seul tort est “d’avoir apposé leur signature en bas d’un projet de contrat pourtant validé par leur hiérarchie“ bénéficient du soutien de leurs collègues libres. Pris dans une embrouille d’affaires politico-judiciaires, les mis en cause, visages figés de peur, sont solidaires dans l’épreuve qu’ils traversent à la manière des naufragés s’agrippant les uns aux autres pour ne pas sombrer. Les Slimani, Benkirane et autres Aouragh…, déterminés à se défendre jusqu’au bout, ont hâte de voir commencer l’instruction de leurs dossiers par le juge de la Cour spéciale de justice.
Quand ils ont lu l’interview sur le Journal de l’ex-PDG du CIH Moulay Zine Zahidi, les taulards de luxe du CIH ont eu comme un sursaut de fierté : “ C’est osé“, se sont-ils dit. Certains parmi eux, les hauts cadres notamment, ont dû certainement se retrouver dans les propos “courageux“ de leur ancien collègue qui a dénoncé les donneurs d’ordres haut placés. La sortie spectaculaire de l’intéressé cache mal une tentative de brouiller les pistes et d’ajouter la confusion à la confusion dans un dossier déjà très compliqué aux ramifications complexes. Avec comme sous-entendus : “Je suis victime d’un système. Je ne suis pas responsable de la gabegie financière du CIH“. C’est ce qu’on appelle dégager royalement en touche. À l’époque, lorsque les fonds coulaient à flots, on se servait joyeusement entre copains en se gardant de pointer du doigt les interventions extra-bancaires. Mais comme l’argent des autres n’était pas aussi inépuisable que les appétits des bénéficiaires puissants et voraces, il fallait bien s’attendre à ce que l’étendue des dégâts soit un jour sur la place publique.
C’est ce qui arriva avec le fameux rapport Lachgar de la première Chambre et la décision de l’État marocain de renflouer les caisses d’une banque exsangue. Moulay Zine Zahidi est un homme qui manie de l’explosif. Au centre de nombreuses affaires très gênantes. Est-ce pour lui permettre de s’évanouir de la nature qu’il n’a pas été placé en détention comme les autres qui, eux, risquent de payer pour tout le monde ? À l’heure qu’il est, il aurait certainement rejoint sa femme en Espagne d’où il ne risque pas d’être extradé. Un pays devenu l’exil doré des hommes qui en savent trop. Pas de suite de ce côté-ci. Fuite et fin ?

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