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Coup de gueule des opérateurs du tourisme

© D.R

Une décision toute fraîche apaisera l’atmosphère du tourisme national. La mise en place d’une taxe aérienne pour la promotion touristique vient d’être adoptée. Ce nouveau dispositif, tant attendu par les opérateurs du secteur, place le Maroc dans une nouvelle dynamique de promotion.

La taxe qui rentrera en vigueur à partir du 1er avril 2014 sera prélevée sur émission des billets d’avion dans le cadre des liaisons aériennes internationales. Ainsi, une valeur de 100 dirhams est fixée pour la classe économique contre 400 dirhams consacrés à la première classe et la classe affaires.

L’adoption d’une telle décision permettra non seulement de renforcer l’attractivité de la destination Maroc mais également les ressources du secteur. Elle vient, en quelque sorte, calmer la grogne de l’ensemble des opérateurs exprimée en réponse à la décision du gouvernement visant à réduire, au titre du projet de loi de Finances 2014, le budget de promotion alloué au tourisme national. Selon les opérateurs, Abdelilah Benkirane n’a pas tenu ses engagements de promouvoir la destination Maroc. Des promesses qui, selon eux, leur ont été formulées lors d’une rencontre entre le chef de gouvernement et les représentants de l’ONMT et la FNT.

Alors que la Vision 2020 ambitionnait de doubler le budget de promotion, le gouvernement a décidé de le baisser à 300 millions de dirhams au titre de la prochaine année budgétaire contre 480 millions accordés auparavant. «Nous étions tous étonnés d’une telle décision. Il ne faut pas concevoir ce budget en tant que dépense mais plutôt en tant qu’investissement rentable au développement du secteur», souligne dans ce sens Ali Ghannam, président de la Fédération nationale du tourisme qui s’est regroupée récemment en Confédération nationale du tourisme (voir encadré p.5). A cet égard, le repli est évalué à hauteur de 26,15%, soit une baisse de 17,30% du total général pour le département du tourisme .

«Cette baisse ne peut être acceptable dans un secteur considéré comme prioritaire pour l’économie nationale. Un secteur qui représente près de 8% du PIB et génère plus de 60 milliards de dirhams en devises et où chaque touriste dépense en moyenne plus de 6.000 dirhams en devises, alors que les budgets qui lui sont investis ne dépassent pas les 70 dirhams», explique le représentant des acteurs privés du tourisme.

En dépit de tous les obstacles qui entravent leur exercice, les opérateurs du tourisme restent optimistes quant à l’évolution de leur secteur à l’horizon 2014. La progression devra être à deux chiffres si toutefois certaines failles sont palliées, d’autant plus que l’environnement géopolitique est favorable à la destination Maroc. « Nous sommes très convaincus des atouts et du potentiel de notre destination. Un potentiel qui est loin d’être exploité pleinement», souligne M. Ghannam. 

Première problématique à traiter : l’aérien. Certains bruits évoquent la création d’un fonds dédié à l’aérien. Une fois mis en place, le fonds permettra de redynamiser le rôle de l’aérien en tant que moteur de développement de l’activité touristique du Maroc. En effet, le tourisme national a toujours été pénalisé par une programmation aérienne insuffisante par rapport aux besoins et à la croissance des capacités litières du secteur.

Outre ce volet, les opérateurs du tourisme devraient trouver un juste milieu pour équilibrer entre les recettes générées et le taux d’occupation. Ce dernier reste jusqu’à présent en deçà des objectifs fixés dans le cadre de la vision décennale, freinant ainsi la rentabilité de l’activité touristique au moment où d’énormes efforts ont été consentis au niveau des prix par la plupart des établissements hôteliers marocains. Avec toutes ces ambitions exprimées, le tourisme national atteindra-t-il ses objectifs 2020 ?

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