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Des chantiers en attendant les moyens

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Agissant sous le poids d’une conjoncture économique particulièrement difficile, doublée des tristes événements du 16 mai 2003, les priorités économiques de l’équipe gouvernementale ont assurément été chamboulées. De nouvelles prérogatives, la lutte contre l’habitat insalubre en tête, ont ainsi imposés un nouvel ordre des priorités nationales. Toutefois, 2003 restera une année charnière sur le plan des réalisations socio-économiques. Beaucoup de chantiers ont été ouverts, d’autres ont vu leur réalisation aboutir. Pour les opérateurs économiques, 2003 restera surtout marquée par les grandes avancées sociales qui y ont été enregistrées. Aussi, les avancées juridiques ont été saluées. La signature de l’accord historique du 30 avril a constitué une étape décisive vers la modernisation et l’amélioration des rapports sociaux. L’aboutissement du Code du travail confirme la volonté du gouvernement et des partenaires sociaux d’aller de l’avant en optant pour une approche constructive et réaliste, visant la recherche de solutions consensuelles et prenant en considération les contraintes de chacune des parties en présence. Par contre, l’assainissement de l’environnement socio-économique reste à faire. Le stand-by économique prédomine. Des objectifs économiques aussi clairs que précis de l’équipe gouvernementale aux commandes ne sont pas criants. Un certain courage associé à une pensée économique se font toujours attendre. Ainsi, l’engagement pour stimuler la croissance est encore timide. Les orientations libérales affichées se doivent d’être accompagnées d’une pensée économique plus structurée. Libérer l’action d’entreprendre de ses contraintes, la politique de rente en tête, en est le premier passage. La forte dépendance de l’agriculture n’est toujours pas acquise. La politique volontariste, plus attractive des investissements étrangers n’est toujours pas en place. Les privatisations réussies qui, d’ailleurs, relèvent plus du passé, ne sont que des opérations exceptionnelles. Le volet fiscal n’est pas en reste. Toutes les promesses des dernières années ne sont pas tenues. En tête, la très attendue baisse de l’IGR de 44 à 41,5 %. Aussi, rien n’est encore annoncé pour freiner l’effritement des recettes fiscales, essentiellement en provenance des droits de Douane. Côté dépenses, au lieu du redéploiement et du « dégraissage » du Mammouth administratif, la loi de finances 2004 a porté son lot de surprises peu agréables. Le gouvernement a décidé la création de 7.000 postes budgétaires réservés aux secteurs sociaux et de sécurité alors que l’embauche du personnel au titre des échelles de 1 à 4 et des agents temporaires sera interdite. Par conséquent, l’atténuation du poids de la masse salariale n’aura pas lieu. Les dépenses du personnel sont en hausse. En face, le budget d’investissement connaît une réduction de 2,5 %, alors qu’au contraire, les dépenses de fonctionnement augmenteront de 3,51 % par rapport à l’exercice en cours. Elles s’établissent à 80,99 milliards de DH en 2004 contre 78,25 milliards pour 2003. Le montant affecté à la masse salariale dans le prochain budget s’élève à 53,57 milliards de DH contre 52,35 milliards pour l’exercice en cours, soit une hausse de 2,34 %. L’impact financier de la promotion exceptionnelle des fonctionnaires et les augmentations décidées en faveur du personnel de la sécurité et de l’Education nationale y sont pour une grande part. Pour l’année 2004, les opérateurs économiques souhaitent que les efforts soient focalisés sur l’amélioration de la législation sociale à travers l’adoption des décrets d’application du Code du travail et de la loi organisant le droit de grève, tout comme ils réclament plus d’informations sur les instruments mis à la disposition des entreprises pour leur mise à niveau. Le patronat souhaite également voir aboutir d’autres chantiers en cours comme la lutte contre l’analphabétisme et la pauvreté, la réforme de la justice et la modernisation de l’administration. Sur un autre registre, le patronat estime qu’il faudra continuer à donner aux entreprises une visibilité sectorielle à travers la mise en place de contrats-programmes notamment pour le BTP, les NTIC et la pêche. Un intérêt particulier doit être accordé aux PME/PMI, ajoute la CGEM, qui estime que l’enjeu est d’autant plus important que ce tissu est amené à faire face à une concurrence de plus en plus accrue avec le démantèlement total douanier à l’horizon 2010.

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