A voir dans quel état sont nos maisons de jeunes, on se rend à l’évidence. L’importance accordée à la question des jeunes dans toutes ses implications est loin d’être à la hauteur des attentes. Et loin de répondre aux demandes qui sont de plus en plus urgentes.
Combien de maisons de jeunes sont en état de délabrement ? combien de maisons de jeunes voient leur matériel se dégrader à vue d’oeil sans que rien ne soit fait pour le réhabiliter ?
On se rappelle que depuis 1983, année du démarrage du Plan d’ajustement structurel, les budgets alloués aux secteurs sociaux ont été revus à la baisse. On a même chargé les collectivités locales de prendre en charge les maisons de jeunes. Un statut ambigu qui n’a pas arrangé les choses et la dégradation de ces établissements est allée crescendo.
Pire, les subventions publiques aux associations culturelles, artistiques et sportives installées dans les maisons de jeunes ont été réduites et le résultat est pour le moins alarmant. La fabuleuse expérience du théâtre amateur et son festival national est désormais inscrite dans le passé. Et les troupes du théâtre amateur qui subsistent, le font par amour et en dépit du manque de moyens.
Autre signe des temps, les ciné clubs, qui avaient pour leur grande majorité élu domicile dans des maisons de jeunes et percevaient des subventions publiques, ont vidé les lieux. La transformation des maisons de jeune en lieux froids et régis par des règles administratives et obéissant à la rigueur budgétaire la plus réductrice, a fait qu’aujourd’hui, avec la nomination de Mohamed El Gahs secrétaire d’Etat chargé de la Jeunesse, l’espoir est de voir le secteur prendre son élan. Et les associations trouver un lieu où travailler pour le bien de la collectivité.