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Des lignes de crédit détournées

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L’Argentier du Royaume a même fait du recours aux dons et aux prêts gratuits comme moyen de prédilection pour ne pas atteler la dette externe. Sauf que les donateurs, en bons pères de famille, tiennent à assurer le suivi des mannes financières généreusement attribuées. Les Anglo-saxons, d’entre eux, sont assurément, plus regardants que les donateurs orientaux. Ils n’hésitent pas à dénoncer, cérémonial ou tout simplement exiger la restitution des sommes versées au moindre manquement. En tête, la Banque Mondiale, aussi impliquée de par le monde, assure un suivi régulier. Tel est le cas du projet de la réhabilitation de la médina de Fès. D’un montant de 84 millions de DH, le projet est financé par cette institution. Les responsables de la BM est allés jusqu’à réclamer le remboursement de 20% du prêt. Une somme qui n’a pas été réglée à l’échéance par l’ex-président de la Communauté urbaine. Puis, ils ont demandé le remboursement de l’enveloppe totale du projet. “L’ancien bureau avait toujours fourni des informations contradictoires concernant l’avancement du projet”, regrettent les responsables de la Banque Mondiale pour qui les réalisations n’ont pas atteint leur niveau normal. Des avertissements ont été envoyés par la Banque Mondiale qui avait pensé annuler ce projet. Le nouveau Conseil de la ville de Fès s’est vu obliger de rembourser les fonds dans un délai d’une année. Pour les futures demandes de prêt provenant de la ville de Fès, la Banque sera plus exigeante dans le traitement des dossiers. L’ONU, à travers son bureau de Genève, n’a pas hésité à diligenter un audit au sujet du Centre Marocain de Production Propre (CMPP). Un rapport a été adressé aux différents organismes impliqués, le ministère et la CGEM en tête. Les conditions d’affectations des montants alloués étaient décriées. D’ailleurs, le directeur du Centre de l’époque a préféré démissionner vu que son rapport de fonctionnement, dénonçant l’importance du montant dédié aux frais de fonctionnement, n’a pas pu être mis en pratique. De son côté, l’Union européenne a dû recourir à un audit, société par société, des lignes accordées dans le cadre du crédit Chammal (un fonds dédié à la reconvention de l’industrie de la région du Nord). Avec l’aide du GPBM, une révision du mode de fonctionnement du fonds a pris place. Transparency International, la principale organisation internationale non gouvernementale vouée à la lutte contre la corruption, dans son rapport mondial sur la corruption 2003, publié en juillet dernier, a mis en relief la préoccupation du monde des affaires du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Ce rapport montre également la corruption, en particulier du fait de son impact sur l’investissement étranger direct dans la région. «Il est toutefois souvent difficile de séparer la vénalité du secteur privé de celle du domaine public, vu les liens étroits qui existent entre les réseaux familiaux qui détiennent le pouvoir et les principaux intérêts commerciaux de la région», est-il mentionné dans le rapport. Les cas de grande corruption au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ont baissé en 2001-2002, parce que tout simplement il y a eu moins d’occasions de toucher ou de verser des «commissions» en raison de la récession économique. Le ralentissement de l’activité économique au plan mondial, la baisse des investissements dans les marchés émergents et la baisse des prix du pétrole ont eu pour conséquences la diminution des dépenses en capital et un fort ralentissement des activités dans le domaine du bâtiment ainsi que la chute des dépenses d’armement. On constate toutefois que la petite corruption est en hausse avec une baisse du revenu réel. La corruption a continué de sévir dans le milieu des hauts fonctionnaires et des hommes politiques dans toute la région. Les efforts internationaux visant à freiner la corruption dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord ont été entravés au cours de l’année par les problèmes de sécurité, avec la conditionnalité d’une «bonne gouvernance» rarement appliquée avec un grand effet. Les gouvernements ont défendu haut et fort la cause anti-corruption, mais les initiatives visant à mettre un frein à la corruption ont généralement manqué de sincérité.

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