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Diplomatie agissante

C’était le 14 février dernier. Le Conseil de sécurité venait d’être au fait d’un projet algérien visant la partition du territoire saharien marocain.
Au Maroc, c ‘était la colère et le mécontentement. Une fois de plus «l’histoire» semble ingrate à l’égard du Maroc, un pays dont les frontières ont été coupées et tracées à la règle par une coalition d’Etats coloniaux.
Moins de vingt jours après, S.M. Mohammed Vi se rend à la région du Sahara et décide de tenir une réunion du conseil des ministres et un rassemblement avec les représentants des populations sahariennes . a l’ordre du jour du conseil précité, qui a eu lieu le 5 mars 2002, à Dakhla, l’arrêt de la date des élections législatives, la confirmation de l’adoption du mode de scrutin de liste et l’adoption de plusieurs projets dont celui de la couverture médicale. Or, jamais dans l’histoire du Royaume des échéances politiques n’ont été arrêtées plusieurs mois avant leur avènement. Un comportement et un signe d’une importance capitale pour l’avenir du pays, puisqu’il témoigne sans ambages du nouvel état d’esprit des gouvernants. Dans le même sens, et c’est là où l’on décèle les messages clés de l’initiative royale. D’abord, il s’agit d’une visite qui s’inscrit dans le cadre de la défense de l’intégrité territoriale du royaume.
L’idée du partage du Sahara marocain, avancée de l’ Algérie, n’avait d’autres objectifs pour les marocains ( Peuple, roi et gouvernement) que d’ouvrir un processus de tension qui réduirait à néant tous les efforts entrepris jusqu’à nos jours pour garantir la sécurité dans la région du Maghreb. Dans le même moment, à la lumière du rapport de l’ONU, qui dévoilait le vrai visage de l’Algérie et ses visées géopolitiques au Sahara, il était normal que l’Etat marocain, à sa tête S.M. Mohammed VI agisse dans le sens de la confirmation de l’attachement à l’intégrité territoriale du Maroc. Ainsi, en tenant le conseil des ministres à Dakhla, le Souverain a indiqué à toutes les volontés éprises de justice et de liberté la voie à emprunter.
Il s’agit de la consolidation de la démocratie par la voie régionale. En annonçant la tenue des prochaines élections en septembre et dans le cadre d’un nouveau mode de scrutin, il a fait passer un message qui ne laisse aucune interprétation pour l’observateur averti et avisé : la démocratie au Maroc est irréversible et trouve sa traduction locale dans ses structures et mécanismes de gestion régionaux.
Et les zones sahariennes sont désormais des cas pilotes dans ce domaine. A ceux qui prêtent attention à la symbolique, le message est clair: l’ère de la transition touche à sa fin. Le vent de la démocratie réelle, transparente et intègre, qui a émergé de la ville de Dakhla, embrasera l’ensemble du territoire marocain.
L’orage passé, un mois et demi, plus tard, le souverain se rend aux Etats-Unis d’Amérique portant deux messages de paix : l’un pour le Proche-orient et la Palestine, l’autre pour le Maghreb et le Sahara marocain.
Lors de cette visite, tenue du 21 avril au 9 mai, durant laquelle il a rencontré le Président Bush et le secrétaire général des Nations-Unies, Kofi Annan, il n’a pas cessé de défendre ces deux causes; sans oublier évidemment de traiter des questions qui intéressent le Maroc, dont notamment l’accord de libre-échange avec les USA. Accord de principe acquis. Enfin, tout récemment, alors que l’Espagne hissait son drapeau sur l’île de Tourah, des contacts entre le Souverain et les USA ont pu amener l’Etat ibérique à modèrer le ton et tenter de trouver une solution avec ses voisins marocains. Chose promise, chose faite et la tension apaisée.

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