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Divergences autour de la reprise

Faut-il s’attendre à une relance de l’activité touristique pour l’année en cours ? Les avis sont partagés. Du moins, si l’on se réfère aux derniers rapports publiés récemment.
Le Bureau international du travail (BIT) n’entrevoit pas de forte reprise cette année ou l’an prochain. Selon son directeur général, Juan Somavia, la relance attendue en 2002 ne s’est simplement pas produite. « Après une croissance de 4% ou plus pendant plusieurs années, la demande dans ce secteur a stagné l’an dernier, entraînant la perte continue d’emplois, sans qu’apparaisse le moindre signe d’un revirement en 2003», peut-on lire dans le rapport.
Les chiffres publiés par le BIT indiquent que l’industrie du tourisme a vu disparaître 6,6 millions d’emplois dans le monde au cours des deux dernières années, mettant au chômage un salarié du secteur sur douze.
Selon le Bureau, la psychose terroriste depuis les attentats du 11 septembre 2001, le fléchissement de l’économie mondiale à partir de début 2001 et les tensions politiques dans plusieurs régions du monde ont contribué à cette crise du secteur touristique.
«Même au cas où il y aurait une modeste reprise de l’activité en 2003, ce qui ne peut être exclu, elle ne permettrait de récupérer que peu d’emplois, ont estimé les experts du secteur , ajoute le rapport.
M. Somavia estime que l’industrie touristique mondiale ne retrouvera pas son niveau de 2000 avant 2005. Selon lui, il est, de ce fait, probable que le niveau mondial de l’emploi dans cette industrie va stagner dans les deux prochaines années.
Qu’en est-il alors du Maroc ? Pour le BIT, le secteur touristique national a accusé une baisse record de 43% de ses revenus en janvier 2002 par rapport à janvier 2001. Un chiffre non commenté pour le moment par les départements concernés. Toujours est-il, il y a lieu maintenant de s’adapter à une nouvelle donne. Les touristes préfèrent désormais se rendre plus près de chez eux. La trilogie «mer, sable, soleil» est devenue moins recherchée, obligeant parfois à une reconversion difficile. «Profitant de la désaffection des destinations lointaines, certains pays comme la Chine et le Vietnam en Asie, ou la Croatie, la Slovénie, Chypre, la Turquie en Europe ont tiré leur épingle du jeu, avec un afflux croissant de touristes étrangers », relève le BIT.
Du côté de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), on indique que l’activité touristique a battu un nouveau record en 2002 malgré la menace terroriste qui a entraîné des déplacements moins lointains, moins longs et moins chers. A en juger par le dernier rapport de l’Organisation, pour la première fois de l’histoire, le nombre des arrivées internationales a passé la barre des 700 millions (715 millions), ce qui représente une progression de 3,1% par rapport à 2001, année sombre marquée par les attentats du 11 septembre. Il faut préciser que ces statistiques sont encore préliminaires et ne tiennent pas compte des déplacements intérieurs, en forte hausse depuis le 11 septembre 2001, notamment aux Etats-Unis. De même que Les profits générés par le tourisme international restent également à déterminer, même si l’on s’attend à un chiffre en recul du fait de la baisse du trafic aérien.
Ces estimations n’empêchent pas l’OMT d’afficher son optimisme pour 2003. L’Organisation précise toutefois qu’il reste beaucoup de travail à faire pour retrouver des tendances positives, mais aussi et surtout pour retrouver la confiance des consommateurs. D’où la nécessité de consolider la coopération dans ce domaine, estime le Secrétaire général de l’OMT, Francesco Frangialli.
«Les bons chiffres 2002, en dépit de la mauvaise conjoncture économique et des attentats comme celui de Bali (Indonésie) montrent que « même s’il s’est installé une perte de confiance des consommateurs et un climat de peur avec le sentiment qu’il n’existe pas de destination sûre, le tourisme est résistant », est-il ajouté.
Pour l’heure, les professionnels du tourisme à l’échelon international estiment qu’il est nécessaire, dans le contexte actuel, de mettre en place un organisme permettant de se renseigner au quotidien sur les destinations à haut risque. Il est vrai que les divergences d’évaluation du risque d’un pays à l’autre sont de taille, mais les recommandations d’un organisme indépendant peuvent redonner confiance aux touristes.

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