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Dominique Strauss-Kahn : «Il faut bannir la subvention générale»

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«Alphabétisation, éducation et santé. Le Maroc a des développements à faire dans ces domaines». Pour la première fois au Maroc, en tant que directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn a mis l’accent lors de son entretien avec Salaheddine Mezouar, ministre de l’Economie et des Finances, mardi 29 juillet, à Rabat, sur le système marocain des subventions. «Il sera essentiel, à moyen terme, de réduire le poids des subventions en veillant notamment à mieux les cibler sur les plus démunis. Cela permettra aussi de dégager une marge de manœuvre pour accroître les dépenses d’investissement et les dépenses sociales et aidera également à réduire davantage la dette publique», a ajouté le directeur général du FMI lors d’une conférence de presse. La Caisse de compensation a été au menu de cette rencontre entre le directeur général du FMI et le ministre de l’Economie et des Finances. «Il faut bannir la subvention générale», a lancé M. Strauss-Kahn. «Nous avons débattu de la question du ciblage des subventions et surtout comment attribuer ces ressources vers ceux qui en ont le plus besoin. Et ce sans sacrifier l’éducation et la santé», a-t-il noté.
Pour la réforme de la Caisse de compensation, la Banque mondiale a présenté, au mois d’avril dernier, deux exemples au Maroc, l’Indonésie et le Mexique. La compensation, n’étant pas ciblée, profite surtout à ceux qui en ont le moins besoin. Ainsi, les populations les plus pauvres (selon la ligne de pauvreté nationale) reçoivent seulement 10% du total des subventions. Dans le contexte mondial actuel où les prix des produits énergétiques et celui des denrées de base ne cessent d’augmenter, la facture des subventions est de plus en plus élevée et risque de dépasser 3,3 % du PIB actuel, selon la Banque mondiale. Pour le directeur général du FMI, «la conjoncture internationale actuelle rendra la maîtrise de l’inflation plus difficile. Je me réjouis que la banque centrale soit prête à ajuster sa politique monétaire si les pressions inflationnistes s’amplifient». En effet, le FMI prévoit une inflation moyenne d’environ 3% en 2008. Pour les perspectives de l’économie nationale, la croissance du PIB réel devrait atteindre 6,5% en 2008 grâce au rebond de la production agricole et à l’expansion continue du secteur non agricole. À moyen terme, la croissance du PIB réel devrait se maintenir autour de 5,5% et 6 %, selon le rapport de la mission du Fonds monétaire international au mois de mai dernier. Pour cet exercice, le gouvernement marocain table sur un  taux de croissance de 6,8 % et une inflation qui ne doit pas dépasser les 2,8 %. «Généralement, le FMI est réservé dans ses prévisions. Mais, l’écart de croissance reste faible», a souligné M. Strauss-Kahn. «La difficulté principale pour le Maroc concerne le caractère soutenable de son économie. La soutenabilité concerne le déficit budgétaire, la dette, l’inflation, l’infrastructure, les projets structurels ainsi que le développement régional», a conclu le directeur général du FMI.

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