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Du petit port au dépotoir

On l’appelait Fédala et on la qualifiait de cité des fleurs. L’Andalou Al Bikri ( mort en 1091) la cite comme port exportateur de produits agricoles et d’élevage. Al Idrissi ( mort en 1166) décrit ses régions peu après la fin de l’Etat des Berghouata, comme étant peu urbanisées et sous-peuplées. Mais lui aussi met l’accent sur son petit port qui se situe à côté d’Anfa.
Sur la base de ces textes, l’encyclopédie islamique, rapporte plusieurs chercheurs, réfute la « déduction » du nom Fédala de « Fiyad Al Allah » et l’attribue à la fraction Fodalate , apparentée à la tribu voisine des Ziyayda. Quelques siècles plus tard, Sidi Mohammed Ben Abdallah eut la pensée , en 1773, de faire de Fédala un entrepôt des céréales de la province de Tamesna.
En 1913, l’urbaniste H. Prévost avait arrêté la politique coloniale à ce niveau sur la base des trois principes suivants : la création d’une ville européenne, séparation de cette ville des quartiers de la médina ( dite ville des indigènes), par des espaces vagues, et conservation des particularités de chaque agglomération ( ou communauté).
D’un autre côté, la ville était conçue pour abriter un port susceptible de compléter celui de Casablanca, offrir l’espace de repos nécessaire aux colons du bled et à l’élite du pays, comme cela se manifeste à travers son Sphynx, « le plus éminent des bordeliers », disait Charles-André Julien dans son livre sur le Maroc face aux impérialismes ( p. 229) avant d’ajouter qu’« il est douteux qu’il y ait eu dans la France et ses dépendances un « bordelier » d’une telle envergure. Située sur la Côte atlantique, à moins de 25 km de Casablanca, mohammédia n’est plus que l’ombre de ce qu’elle était, il y a une vingtaine d’année. Limitée par l’autoroute, deux petits fleuves, Oued N’fifikh et Oued El Maleh et l’Océan atlantique, elle porte tous les symptômes de la ville enclavée et elle étouffe. Alors que sa population ne dépassait guère les 2500 personnes, ce chiffre est passé à 105 120 habitants, soit une multiplication de la population par 42 fois en l’espace de 60 années ; et ce alors que la population de Casablanca ne s’est multipliée que par 20 dans la même période Aujourd’hui, la population de Mohammédia dépasse et de loin le seuil de 200.000 habitants. Mais cette croissance ne s’est jamais fait accompagnée d’une politique urbaine cohérente, ou sociale, à même de répondre aux besoins grandissants de la ville et de ses habitants.

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