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Economie : Ces bons chiffres qu’on oublie !

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Plus de peur que de mal ? Ou alors le plus dur est-il à venir ? Quand on voit l’état de notre économie en cette fin d’année 2011, on ne peut s’empêcher de faire la réflexion surtout quand on voit vaciller les grandes économies du monde. C’est le cas particulièrement en Europe. Après la Grèce et l’Irlande, les craintes pèsent à présent sur des pays qu’on croyait à l’abri comme l’Espagne, l’Italie et même la France. Pour beaucoup, l’effet de contagion sur le Maroc est mathématiquement inévitable. L’Europe est notre premier client. Et pourtant, l’économie marocaine continue, bon an mal an, de tourner et de tirer son épingle du jeu. Jugez-en. A la fin 2011, le PIB marocain devra croître de 5% ce qui est une performance plus qu’honorable par les temps qui courent. Mais comme un taux de croissance n’explicite pas à lui seul l’état de l’économie, les indices sont à trouver ailleurs. Plus particulièrement du côté de ceux qui font réellement l’économie à savoir les ménages et les entreprises.
Pour ces dernières, l’activité peut se mesurer par plusieurs indicateurs. D’abord, il y a le niveau d’équipement. Quand les entreprises investissent, cela se traduit forcément par des achats plus importants de biens d’équipement et donc de financements bancaires dans ce sens. Et c’est le cas pour les huit premiers mois de l’année. A fin août 2011, les crédits d’équipement ont atteint 137 milliards DH soit une hausse de 7,8% par rapport à l’année dernière et 7,5 milliards de plus en valeur.
Autre bon indicateur de l’activité des entreprises : leurs résultats fiscaux. Et ce dernier est facilement mesurable par l’évolution des recettes fiscales. Quand les entreprises paient plus d’impôt, cela veut dire qu’elles ont fait plus de bénéfices donc plus de chiffres d’affaires. Or à la fin du mois d’août 2011 toujours, la direction générale des impôts nous fait état de recettes de l’impôt sur les sociétés (IS) de +12,6% soit 25,3 milliards DH contre 22,5 en août 2010. Quand on prend l’impôt sur les revenu (IR), l’évolution des recettes est de +5,7% (1 milliard DH de plus). Une hausse qui peut s’expliquer par l’amélioration des revenus de salariés qui montent dans les tranches soit par l’élargissement de l’assiette ou les deux à la fois. Le bon niveau de l’activité peut également se mesurer par d’autres indicateurs clés comme la consommation d’énergie et d’électricité, les ventes de ciment…
Il reste l’autre grand moteur de l’économie : les ménages. C’est encore plus vrai pour le cas du Maroc puisque sur ces trois dernières années, la consommation des ménages a été à l’origine de la croissance. Et cela s’est traduit par une bonne évolution de la Taxe intérieure de consommation (TIC) en 2010. Elle avait drainé 21 milliards de recettes à l’État soit 7,6% de plus qu’en 2009.
à fin août 2011, les recettes de la TIC ont atteint 19,82 milliards DH soit pratiquement au même niveau que l’année dernière. C’est là, en revanche, un indice qu’il faudra surveiller de près. Si les ménages achètent et consomment moins, et si la tendance se prolonge encore pour quelques mois, elle finira par se répercuter sur le business des entreprises.

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