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Éditorial : Affaire de valeurs

On se souvient tous du coup de colère de Jacques Chirac quittant soudainement le stade de France à l’occasion de la finale Lorient-Bastia après que l’hymne national français eut été sifflé par une poignée de supporters corses exaltés. Le geste du président français valait mille discours. Il est inacceptable de porter une quelconque atteinte au symbole de la nation qu’est la Marseillaise. D’ailleurs, l’outrage au drapeau hexagonal est sévèrement puni par la loi. Au Maroc, certains individus à la solde du Polisario ont fait récemment pire. Ils ont brûlé les couleurs nationales. Un précédent gravissime. Que des enfants du pays commettent ce sacrilège est insupportable.  Jamais jusqu’ici le drapeau marocain n’a été ne serait-ce que sifflé. Voilà qu’il a été incendié en public. Un acte qui a choqué plus d’un. Une dérive de plus. La réaction n’a pas tardé.   Le ministère de l’Intérieur vient, en effet, de boucler un projet de loi qui réprime toute insulte au drapeau du royaume et à ses symboles. Ce texte redéfinit également les caractéristiques et les dimensions conventionnelles du drapeau dans un souci d’uniformisation qui n’est plus tellement respecté depuis longtemps. Il arrive aussi de rencontrer souvent des drapeaux défraîchis un peu partout y compris dans les administrations qui négligent de les changer.
Faire respecter le drapeau et ce qu’il symbolise par l’application de la loi est indispensable. Mais la répression à elle seule n’est pas suffisante. La solution efficace réside dans un travail de réarmement patriotique des Marocains dès leur jeune âge. Dans ce sens, le ministère de l’Éducation nationale est appelé à proposer à son tour un projet de loi qui rend obligatoire l’apprentissage de l’hymne national au primaire. Parce que l’amour du pays s’inculque surtout à l’école à travers un faisceau de valeurs du Royaume qu’il est nécessaire de remettre au cœur du dispositif éducatif. Or, ces valeurs ne doivent pas être suspendues dans l’air. Encore faut-il qu’elles soient partagées par tous avec une obligation de pouvoir les vivre au quotidien et de sanctionner ceux qui s’en écartent. Donner l’exemple. Disposer d’une doctrine. Agir sur le terrain. Le Maroc, qui a fait le choix de la démocratie, de l’ouverture et des libertés, doit compléter son édifice et l’encadrer par la mise en place des garde-fous pour toutes les infractions possibles et imaginables.
L’État a aussi un rôle capital à jouer pour entretenir constamment l’amour de la patrie et sa défense, en accomplissant la mission qui est la sienne au profit de la population : un enseignement égalitaire et de qualité, une santé publique performante et une justice juste. Prise en charge de ces problèmes majeurs, c’est ce que chaque citoyen est en droit d’attendre de ses gouvernants.

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