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Éditorial : Agression du ciel

Des avions militaires espagnols ont survolé à basse altitude jeudi 5 février l’espace aérien marocain à hauteur de la ville de Nador. La réaction des autorités marocaines fut immédiate. Elles ont marqué le coup en convoquant par le biais du ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération Taeïb Fassi Fihri l’ambassadeur d’Espagne à Rabat pour demander des explications au sujet de ce viol du ciel d’un pays souverain. Les autorités marocaines, par la voie de son chef de la diplomatie, ont juste exprimé leur “mécontentement“, selon les termes du communiqué rendu public après cette séance d’explication.
On a du mal à croire que ce survol du territoire marocain du Nord relève d’une urgence absolue ou d’une méprise quelconque. Cela ressemble à un fait accompli. Car pourquoi la défense espagnole n’a-t-elle pas pris la peine de demander une autorisation de survol du ciel national comme le commande l’esprit de bon voisinage et de coopération positive? Autorisation que son homologue marocaine en faisant valoir cette logique ne lui aurait certainement pas refusée. Mais aux gestes de bonne volonté du Royaume répond souvent une attitude espagnole pour le moins hostile.
Non. Justement, s’agissant de l’Espagne, cet acte ressemble à de la provocation pure et simple sous-tendue par un raisonnement de type colonialiste où le Maroc n’est pas vraiment considéré en tant que nation souveraine. Tout porte à croire que les avions espagnols ont violé l’espace aérien marocain de telle sorte que cela se sache.
Connaissant les arrières-pensées de l’Espagne envers le Royaume, l’affaire de Nador s’ajoute aux provocations précédentes que le Maroc a eu à subir dont la plus emblématique concerne l’épisode l’îlôt Leïla. Une histoire où l’Espagne de José Maria Aznar s’est trahie en faisant étalage à la face du monde entier de réflexes d’un autre âge en totale contradiction avec les valeurs de respect et de dialogue.
En vérité, s’il y a quelque chose qui caractérise l’attitude de Madrid envers Rabat c’est bel et bien cette fidélité dans l’agression. Quand celle-ci n’est pas politique, elle est morale et géographique. Force est de constater que l’incident de Nador survient à un moment où de part et d’autre du Détroit on a tenté de jouer la carte de l’apaisement dans une volonté de revenir à une normalisation des relations bilatérales pour les intérêts mieux compris des deux peuples. Peine perdue. Tout se passe comme si Madrid cherchait pour des objectifs inavoués à provoquer l’escalade avec son voisin du Sud dès qu’une éclaircie pointe à l’horizon.
Comment dans ce contexte d’hostilité permanente pouvoir développer un partenariat équitable et des relations de coopération dans les domaines d’intérêt commun ? Un partenariat, au-delà des discours de circonstance et des formules entendues, suppose d’abord le respect que chacun doit nourrir par des actes envers l’autre. Ce qui est loin d’être le cas des relations du Maroc avec l’Espagne. Des relations qui ont besoin pour retrouver un début de sérénité et de sérieux d’un véritable dialogue pour apurer les contentieux du passé.

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