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Éditorial : Atouts en main

Le PJD est présenté par ses promoteurs comme un parti modéré, intégré dans le jeu démocratique et qui a une large audience dans la société, matérialisée par la quarantaine de sièges qu’ils ont enlevés lors des législatives de septembre dernier. Ce qui fait du PJD le premier parti de l’opposition au Maroc. C’est au nom de cette réalité que les dirigeants de ce parti, estimant être soumis à un ostracisme médiatique, réclament un droit de cité plus conséquent- et qui soit à la hauteur de leur poids- dans les télévisions publiques au même titre que les autres composantes du paysage politique. En fait, dire que la présence cathodique du parti est faible qu’elle ne devrait pas l’être revient chez le PJD à se poser en victime d’une marginalisation de la part des pouvoirs publics.
En vérité, la musique islamiste traverse en continu de larges pans de la société marocaine. Les gens du PJD savent se mettre sous les projecteurs de l’actualité aussi bien au Parlement que dans la rue. Ils ont l’art et la manière de faire parler d’eux en faisant plus de tapage que les autres sur n’importe quel sujet. D’où peut-être l’impression que leur voix est la plus audible sur la scène nationale.
En fin de compte, le PJD n’a que des atouts en main. Tout travaille pour lui. D’abord, le temps qui joue en sa faveur, le PJD a su en faire un allié de taille dans sa stratégie progressive de conquête des institutions démocratiques du pays. D’une dizaine de députés à la suite des élections législatives de 1997, il est passé à plus de 40 lors du scrutin de septembre 2002. En l’espace donc de 5 ans, le parti a quadruplé le nombre de ses députés. Une grande performance qu’il faut mesurer surtout à l’aune du laminage profond subi par nombre de formations politiques. C’est la preuve que les sirènes islamistes gagnent du terrain. Prochaine étape, faire leur entrée au gouvernement. Le fait de ne pas faire partie de l’équipe Jettou n’est pour eux que partie remise. Ensuite, le malaise social qui va en grandissant représente le meilleur stimulant pour les thèses de Ramid et ses compagnons. Chaque bidonville qui voit le jour et chaque usine qui ferme est un champ de ruines idéal pour les sergents recruteurs de cette mouvance rampante. Les exclus et les laissés pour compte, produit de l’injustice et des inégalités, tombent dans le cabas des extrémismes comme un fruit mûr.
Les gens du PJD jouent comme du velours sur tout cela à la fois. Que du bénéfice. Que du tonus. Ce n’est pas leur présence qu’ils jugent insuffisante à la télévision qui va contrarier les ambitions des hommes d’El Khatib.

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