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Éditorial : Au-delà du budget

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Le budget 2006, tel qu’expliqué par le Premier ministre autour d’un ftour à Rabat mardi 25 octobre, ne ressemble pas vraiment au précédent. Ne serait-ce que parce qu’il est marqué du sceau de deux opérations majeures, les départs volontaires et l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH). Même si elle a un coût lourd- plus de 8 milliards de Dhs- en raison de son intégration en un seul coup, la première opération est dans le cas d’espèce moins une charge qu’un investissement car elle permettra à partir de cette année de faire baisser la masse salariale de quelque 5 milliards de Dhs. Ce qui n’est pas rien. Une masse salariale très pesante qui bouffait jusqu’ici près de 12% du PIB pour un rendement très peu satisfaisant.
La réduction des effectifs dans un souci de rationalisation financière ne sera vraiment rentable que si ce dernier est accompagné d’une réflexion dynamique destinée à réformer et à moderniser l’Administration marocaine toujours décriée à cause des mille et un maux qui plombent son action. La deuxième opération, l’INDH, qui bénéficie pour la première année de 1,5 milliard de Dhs, est une entreprise ambitieuse qui a ceci de particulier qu’elle est censée assurer ce qui a fait jusqu’ici défaut dans l’équation complexe du développement social au Maroc : des activités génératrices de revenus réguliers pour les couches défavorisées. Pour relever ce défi majeur, les responsables qui sont en contact permanent avec la population, à savoir les élus locaux et nationaux, sont appelés à proposer des projets à même de garantir des ressources financières pour les habitants des communes et villes retenues par l’INDH.
Au-delà des exonérations fiscales, des arguties comptables et autres contraintes liées à la conjoncture nationale, ce qui importe le plus c’est de réunir les conditions d’une vraie relance économique capable de créer un taux de croissance à la mesure des défis du pays en termes de richesse et d’emplois. Quand bien même le gouvernement  travaille dans ce sens, ses efforts n’aboutiront réellement qui si l’intendance suit. Ceux qui sont chargés de transformer l’essai sont les opérateurs du privé dont les secteurs d’activité ont été identifiés comme porteurs par l’étude Mckinsey. Off shoring, tourisme, pêche, agroalimentaire, aéronautique, industrie automobile et le textile qui file du bon coton. Il est clair que le Maroc ne saura faire valoir ses avantages comparatifs dans une économie de plus en plus mondialisée qu’avec une nouvelle pratique managériale basée sur le sérieux et la transparence. Finie l’entreprise de papa. Au-delà, il est indispensable de poursuivre les réformes vitales au rang desquelles la justice arrive en tête. Une justice qui, compte tenu de sa réputation, n’a pas encore acquis malheureusement toute la confiance des capitaux qu’ils soient nationaux ou étrangers. 

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