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Éditorial : Bataille de sbires

Les deux parties, qui se livraient depuis plus d’un mois à une guerre acharnée pour avoir la mainmise sur les instances dirigeantes de la centrale syndicale istiqlalienne, viennent de déposer les armes. Une décision qu’ils expliquent par l’intervention du secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Abbas El Fassi, qui leur a proposé de se soumettre à l’arbitrage d’une commission ad hoc dirigée par deux membres influents du parti. Cette commission, qui devrait entamer, dès aujourd’hui, des contacts avec les deux clans a pour mission de trouver une solution à un conflit qui ne fait que porter atteinte à l’image du parti et de la centrale syndicale. Il faut dire que ce qui s’est passé depuis le lancement de l’offensive du clan mené par Hamid Chabat contre le secrétaire général de l’UGTM, Abderrazak Afilal, n’honore pas le parti de feu Allal El Fassi. Échange d’accusations, insultes, calomnie et menaces de violence…Telles ont été les armes que le maire de Fès et ses adeptes ont utilisé afin de détrôner le patron de l’UGTM. Pire : le clan Chabat avait préparé tout un plan de bataille pour prendre le contrôle des sièges régionaux du syndicat. Un plan que les partisans d’Afilal étaient décidés à faire échouer. Aussi, les deux clans s’étaient-ils préparés à la guerre. Toutefois, la bataille des sbires n’a pas eu lieu. Hormis quelques incidents enregistrés à Casablanca,et qui ont été vite maîtrisés grâce à la présence de la police, les assaillants ont vite abandonné leurs projets. Ces changements de plan sont en fait dus essentiellement à un élément nouveau qui est survenu sur la scène politique.
Il s’agit de la rencontre entre le Premier ministre, Driss Jettou, et la direction de l’UGTM en la personne de Abderrazak Afilal. Une rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la préparation de la rentrée politique et le redémarrage du dialogue social avec les syndicats. Le chef de la Primature ayant reçu les différents partenaires sociaux ne pouvait aucunement exclure le syndicat istiqlalien du programme. Or, pour discuter avec l’UGTM, le seul interlocuteur légitime est M. Afilal. Or, cette rencontre a été interprétée par le clan Chabat comme une prise de position en faveur de l’autre partie. Or, il se trouve que les pro-Chabat avaient fait circuler dans les milieux du syndicat que leur initiative de détrôner Afilal bénéficierait d’un soutien officiel. Une rumeur qui s’est écroulée avec l’annonce de la rencontre entre le patron de l’UGTM et le chef du gouvernement. Ainsi, il est clair que certains acteurs de la vie politique et syndicale continuent à raisonner avec des réflexes obsolètes. Le Maroc est un Etat de droit et de ce fait, toute action du gouvernement ne peut s’inscrire que dans la légitimité et le respect du droit. Aussi, ceux qui veulent détrôner M. Afilal n’ont qu’à se conformer au règlement intérieur de leur formation et de choisir la voie de la démarche démocratique pour y parvenir.

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