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Éditorial : Belkheir traîne le pas

Le nouvel ambassadeur d’Algérie au Maroc, Larbi Belkheir, ne s’est pas empressé de rejoindre son poste à Rabat. L’ancien directeur du cabinet du président de la république algérienne, Abdelaziz Bouteflika, vient d’ajourner pour la énième fois la prise de ses fonctions à la tête de la représentation diplomatique algérienne auprès du Maroc.
Belkheir serait-t-il en train de bouder son poste? On savait qu’il n’était pas très enthousiaste pour ces nouvelles fonctions pour lesquelles le chef de l’Etat algérien l’avait choisi. Mais, l’on ne s’attendait pas à ce qu’il prenne tellement de temps pour accepter son nouveau poste. Certes, il est difficile pour un homme comme le général Larbi Belkheir de se voir dans l’obligation d’accepter un poste d’ambassadeur après avoir été pendant plusieurs années au centre du pouvoir algérien en tant que numéro deux du régime de Bouteflika. Certains observateurs estiment donc que l’ancien homme fort du cabinet de la Mouradia ne veut pas prendre ses nouvelles fonctions pour le moment et qu’il risque d’ajourner indéfiniment son arrivée à Rabat. Une manière de protester contre sa mise à l’écart du centre de décision du pouvoir algérien. 
Mais, cette thèse n’est pas partagée par d’autres spécialistes des affaires algériennes qui estiment que la nomination de Belkheir est intervenue dans le cadre d’une volonté de la part du président Bouteflika de donner une nouvelle impulsion aux relations maroco-algériennes. Ces analystes estiment que la nomination de Belkheir signifie que Abdelaziz Bouteflika cherche à créer un pont direct avec les autorités marocaines et de gérer directement les relations diplomatiques entre les deux pays. Ce qu’il ne pouvait faire qu’à travers un homme de confiance. Quelqu’un dont la loyauté est acquise. Une thèse qui tient la route quand on sait que dans la gestion des relations entre le Royaume et la république algérienne, il y avait plusieurs intervenants. Services de renseignements, armée, présidence de la république, ministère des Affaires étrangères et plusieurs autres départements jouent un rôle dans cette gestion. Et cette situation a évidemment fait en sorte que ces relations soient tellement complexes que les deux pays ont eu du mal à sortir de l’impasse durant les quatre dernières décennies. Car, chaque fois que des lueurs d’espoir apparaissaient à l’horizon, il y avait l’intervention d’une faction du pouvoir algérien pour saboter le rapprochement. Aussi, pour éviter ce type de turbulences, le chef de l’Etat algérien aurait-il choisi Belkheir pour être son ambassadeur auprès du Maroc.
Mais, au-delà du changement de méthode de travail, les relations maroco-algériennes ont besoin d’une réelle remise en cause par le pouvoir algérien des réflexes anti-marocains qui se sont enracinés dans l’esprit tant des décideurs politiques que des médias algériens.

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