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Éditorial : Chacun son cinéma

© D.R

Le festival international du film de Marrakech (FIFM) mérite d’être salué. Il  s’est imposé petit à petit comme un concept qui marche dans le paysage mondial du septième art. Au fil des ans- il a clôturé cette année sa cinquième édition- cette manifestation a su s’améliorer tant au niveau de l’organisation que de la programmation au grand plaisir des cinéphiles et des faiseurs de films. Entre stars et paillettes, le FIFM a donné à Marrakech, une cité prestigieuse qui fait rêver, une dimension internationale de premier plan. Un événement qui s’est parfaitement inséré dans son environnement grâce à la renommée de la cité impériale. Synergie réussie au-delà de toute espérance.   
C’est la preuve incontestable aussi que le Maroc peut quand il veut. Peut organiser des rendez-vous de grande importance quand la volonté politique y est, le concept bien choisi et les hommes qu’il faut sont à la place qu’il faut.
C’est l’enseignement principal à tirer du festival du cinéma de Marrakech qui engrange à partir de tout cela des bénéfices légitimes et inestimables en termes d’image mais aussi de flux touristiques. Un cas d’école. Une réussite trop exemplaire pour ne pas susciter normalement quelques jalousies du reste compréhensibles chez beaucoup de villes du Royaume qui se morfondent dans l’ennui et languissent dans la routine. Les exemples sont légion.
Cité pourtant mondialement connue, Tanger dispose de son projet économique structurant en l’occurrence le port Tanger Med qui sera mis en service dès 2007. Mais elle n’a toujours pas trouvé son événement-phare autour duquel elle pourrait reconstruire à la fois son image passablement écornée à cause de sa réputation liée aux trafics en tout genre et son activité touristique qui est franchement très en deçà de ses atouts.
Fès n’est pas mieux lotie non plus qui a besoin de plus que du festival élitiste des Musiques sacrées pour sortir d’un mauvais film dans lequel elle est plongée depuis plusieurs années. Les petites villes, oubliées, qui n’ont plus droit de cité, minées depuis longtemps par l’agonie, se ramassent, elles, à la pelle. Pourtant, ces dernières ont chacune un potentiel, un cachet, une identité forte qui ont besoin juste d’être valorisés à travers des manifestations bien étudiées et une politique de promotion régulière. Tout se passe cependant comme si le registre des idées originales et porteuses était définitivement dégarni et que les hommes capables de porter leurs régions sur les fronts baptismaux faisaient défaut.
Les gouvernants, chacun selon ses attributions, ont obligation d’intervenir. Il s’agit avant tout d’adopter de nouvelles méthodes nourries à l’audace et à l’initiative en vue de faire accéder l’ensemble des territoires du pays à un développement équilibré. Faire comme si le sous-développement qui frappe durement de nombreuses villes du Maroc était une fatalité n’est plus tenable.  

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