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Éditorial : Clairvoyance

Jamais dans l’histoire de la Ligue arabe, un chef d’Etat membre de cette organisation n’a appelé à une implication des forces politiques, économiques et sociales dans la construction et la gestion de ce cadre organisationnel pan-arabe. Sa Majesté Mohammed VI l’a fait, samedi, à l’occasion de l’ouverture des travaux du sommet arabe à Charm Cheikh.
L’appel du Souverain à la révision de la Charte de la Ligue arabe et à ne pas se contenter de la seule coopération inter-gouvernementale, mais d’y associer les instances élues, les partis politiques, les syndicats professionnels, les organisations non gouvernementales, le secteur privé et les autres opérateurs, est une initiative des plus marquantes du sommet.
En effet, l’histoire de ce groupement régional a toujours été marquée par une rupture entre les positions de certains leaders arabes et leurs opinions publiques, ce qui a toujours été un élément d’obturation pour son épanouissement. Aussi, faut-il signaler que l’ambition du citoyen ne se limite pas à une « confédération » des Etats ayant un caractère politique et adoptant des positions politiques orientées vers une cause spécifique. Pour l’homme de la rue, aujourd’hui, les priorités différent de celles des générations ayant fondé la Ligue arabe. Les aspirations de la jeunesse arabe au XXIe siècle ne peuvent être assimilées à celles du siècle précèdent. D’où cette initiative de Sa Majesté le Roi qui exprime un regard tourné vers l’avenir et une volonté de construction d’une véritable Association arabe basée sur la volonté de toutes les composantes de la société arabe.
Certes, la préoccupation majeure des citoyens arabes reste celle des menaces qui mettent en danger leur existence en tant que nation, mais, l’unité politique face à « l’ennemi », souhaitée depuis plus d’un demi-siècle, ne peut être réalisée sans une réelle coopération économique et une cohésion sociale.
L’erreur commise par les dirigeants arabes fondateurs de la Ligue arabe a été certainement de créer une organisation conjoncturelle autour de la cause palestinienne et de tenter, par la suite, de lui assigner l’objectif de réaliser l’unité arabe dans tous ses aspects. Ce qui s’est avéré impossible au fil des années. L’erreur à éviter est donc de continuer à essayer de le faire. Ce qui est pratiquement impossible vu l’incompatibilité des mécanismes archaïques de la Ligue arabe avec la conception moderniste de l’association entre les Etats.
À ce propos, l’initiative de Sa Majesté le Roi Mohammed VI appelle à une rupture avec l’ancien concept et à la construction d’une nouvelle charte. Donc une nouvelle Ligue arabe.
Rénover et dynamiser l’action arabe est l’essence des propositions du Souverain qui a rappelé que l’on ne peut aspirer à l’unité sans être constamment en phase avec les exigences de la modernité.
Une nouvelle charte, de nouveaux mécanismes et une nouvelle vision de l’avenir sont nécessaires à une réelle Union arabe basée non seulement sur l’ancien discours politique et idéologique du panarabisme devenu caduc, mais surtout sur la volonté de faire de cette union un outil de développement et de prospérité au profit du citoyen arabe.

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