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Éditorial : Cohérence

Le parti de l’Istiqlal (PI) et l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) se présenteront aux élections législatives de 2007 avec un programme gouvernemental commun. Les deux formations mèneront campagne ensemble pour se faire reconduire – cette fois par l’électorat – au gouvernement. Et si les électeurs en décident autrement, les deux partis iront ensemble à l’opposition. C’est le secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Abbas El Fassi, qui vient d’annoncer ces deux grandes décisions dont la teneur politique est incontestablement très importante puisqu’elle devrait avoir une incidence directe sur l’évolution du système démocratique marocain. Car, ce serait la première fois dans la vie "électorale" marocaine – vieille de près de quarante ans – que des formations politiques annoncent les couleurs à deux ans de la date des élections. En fait ce que vient d’annoncer Abbas El Fassi est clair : le PI et l’USFP vont présenter un programme commun pour demander aux électeurs de choisir entre opter pour leur programme et les envoyer ensemble au gouvernement, ou choisir de les renvoyer à l’opposition après huit ans de responsabilité gouvernementale. En plus, le patron des istiqlaliens a annoncé aux journalistes qu’il a conviés à un briefing, vendredi dernier au siège de son parti, que la formation fondée par feu Allal El Fassi n’envisage aucune alliance avec le Parti de la Justice et du Développement (PJD) que ce soit avant ou après les législatives de 2007.
Il faut avouer qu’il y a là tous les ingrédients d’une bonne action démocratique saine et transparente qui permet à l’électorat d’y voir plus clair et de baser son choix sur des positions précises de la part des acteurs politiques.
Mais, il y a un vrai problème de cohérence dans le discours tenu par le secrétaire général du PI c’est le fait que, malgré l’existence d’un compromis sur un programme commun, les deux formations ne sont pas encore parvenues à se mettre d’accord pour présenter des candidatures uniques aux législatives.
Alors, comment peut-on parler de crédibilité politique lorsque deux partis défendant un même programme politique entrent en compétition dans une même circonscription.
En plus, il faut avouer que les deux dernières expériences législative et communale ont démontré que tous les accords préélectoraux cèdent immédiatement la place aux intérêts postélectoraux dès l’annonce des résultats. La fameuse course à la Primature en 2002 dont le secrétaire général de l’Istiqlal était l’un des plus grands protagonistes est la preuve que tous les principes et tous les accords deviennent caducs dès que des postes sont en jeu.
Aussi, ce qui est demandé aux dirigeants politiques nationaux en cette phase cruciale du processus de transition vers une démocratie des urnes est de faire preuve de plus de transparence en matière d’engagements préélectoraux, d’abord, en les faisant connaître et, ensuite, en les tenant quels que soient les résultats.

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