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Éditorial : Cohésion

La majorité gouvernementale est à nouveau confrontée à un problème de cohérence. L’élection d’un nouveau président de la Chambre des représentants, qui aura lieu demain, conformément à l’article 37 de la Constitution, suscite une grande polémique entre les différents partis politiques qui composent la coalition gouvernementale. D’un côté, il y a la position de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) qui s’attache à faire réélire son candidat, le président sortant, Abdelouahed Radi. La formation socialiste va jusqu’à en faire une condition essentielle à la continuité de son appartenance à la majorité gouvernementale. Affirmant que leur soutien au gouvernement dirigé par Driss Jettou était assujetti à la condition selon laquelle M. Radi serait élu président de la première Chambre pour les deux mandats de la législature, ils considèrent que la présentation par la majorité, ou par l’une de ses composantes, d’un autre candidat est une violation du pacte avec le Premier ministre. Ce qui signifie que, si ce pacte est rompu, ils seront amenés à quitter le gouvernement.
D’un autre côté, il y a le Parti de l’Istiqlal (PI) qui, lui, fait une lecture différente de la question. Cette formation estime que l’usage démocratique veut que la majorité soutienne le candidat du parti ayant le plus grand nombre de sièges au sein de la première Chambre. Les dirigeants istiqlaliens rappellent ainsi que, s’ils ont soutenu la candidature de M. Radi au début de la législature, c’est parce que l’USFP avait alors le plus grand nombre de sièges. Cette situation ayant changé, ils estiment que c’est au tour de l’USFP de se conformer à l’usage démocratique et de soutenir le candidat istiqlalien. S’agissant de l’accord entre l’USFP et M. Jettou, ils ne s’estiment pas concernés par ses clauses pour une simple raison : ils n’en ont pas eu connaissance.
Par ailleurs, cette course à la présidence de la Chambre des représentants a ouvert l’appétit à une autre composante de la majorité. Il s’agit de la Mouvance populaire. Profitant de la fragilité de la majorité due à la discorde entre l’USFP et l’Istiqlal, cette coalition politique a saisi l’occasion pour dicter de nouvelles conditions au Premier ministre. Elle a ainsi mis sur la table tout un cahier revendicatif où elle exige des nominations pour certains de ses membres influents. 
Devant cette situation, il est clair que le Premier ministre est appelé à intervenir pour ressouder les rangs de sa majorité avant qu’il ne soit trop tard. Or, que peut faire le patron de la Primature si les deux clans continuent à camper sur leurs positions ? En fait, il sera amené à chercher un nouvel allié pour remplacer celui qui s’exclura de la majorité. Ce qui suppose une redéfinition de la coalition gouvernementale et un remaniement ministériel. Est-ce cela ce que cherchent certaines formations ?

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