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Éditorial : Confiance

De l’argent qui dort dans les banques, il y en a au Maroc. Il y en a même trop, selon les experts. Dans un entretien accordé à un quotidien local, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Rachid Talbi Alami, a donné un exemple révélateur en ce qui concerne les surliquidités au Maroc. Selon lui, seul l’argent déposé par les ressortissants marocains à l’étranger dans les banques nationales est estimé à plus de 75 milliards de Dhs.
Un chiffre très significatif puisqu’il donne une idée précise sur l’ampleur du problème. Car, il s’agit d’une situation alarmante puisque, de l’avis des experts en la matière, les surliquidités sont un indicateur négatif pour l’économie d’un pays. Cela signifie qu’il y a un climat économique où règne la méfiance et donc de grands risques pour l’investisseur national ou étranger ce qui est de nature à baisser l’investissement et affaiblir l’économie. En effet, il s’agit principalement d’une question de confiance étant donné que, pour qu’il n’y ait pas de surliquidités, les banques doivent octroyer des crédits et les investisseurs doivent y accéder plus facilement. Or, la situation actuelle se caractérise par le manque de confiance entre les banques et les entrepreneurs.
Ces derniers accusent les banques de manquer de souplesse en traitant les dossiers de demandes de crédits. Les banques ne vous prêtent de l’argent au Maroc que si vous présentez des garanties dont la valeur dépasse de loin le montant demandé, affirment-ils. Ils dénoncent aussi la lenteur avec laquelle les dossiers sont traités. Selon les entrepreneurs, il n’y a pas de célérité quand il s’agit d’étudier une demande de crédit alors que lorsqu’une entreprise recourt au crédit c’est qu’elle a un besoin urgent de liquidité. Enfin, au Maroc, disent-ils, les banques se contentent d’un rôle de spectateur et adoptent le plus souvent une attitude passive vis-à-vis de la situation de leurs clients. Elles n’accompagnent pas le développement de votre projet et dès que vous avez besoin d’aide, on vous tourne le dos, ajoutent-ils.
De leur côté, les banques accusent les entreprises marocaines, notamment les PME/PMI de manquer de transparence et de mauvaise gestion. Ce manque de transparence se traduit généralement par une comptabilité douteuse et des situations fiscales généralement conflictuelles. Aussi, la plupart de ces entreprises sont toujours gérées d’une manière archaïque, opaque et le plus souvent irrationnelle.
L’expérience des « crédits jeunes promoteurs » est une expérience très importante. Le fait d’octroyer des crédits à des jeunes diplômés n’ayant pratiquement pas de garanties et les aider à créer leurs propres projets a fait l’objet de plusieurs études de la part des banques et des instances gouvernementales. Le taux d’échec enregistré lors de cette expérience, qui est très haut, n’a pas encouragé les banques à aller plus loin. Ainsi, le vrai problème qui se pose est celui de la confiance. Et pour qu’il y ait confiance entre les deux parties, il faut qu’il y ait de la transparence de la part des entrepreneurs et de plus de souplesse de la part des banques.

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