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Éditorial : Constance

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C’est un parti de l’Administration, disaient les commentateurs de la vie politique nationale, à chaque fois que le Rassemblement National des Indépendants (RNI) était cité. Créée au début des années 1970, cette formation politique, dirigée depuis lors par Ahmed Osmane, était classée dans le rang des partis créés de toutes pièces par le pouvoir. L’on augurait donc de sa disparition ou de son déclin avec l’assainissement de la vie politique et dès que les élections soient organisées honnêtement et selon les règles de la transparence démocratique. Mais, ce ne fut pas le cas. Le 27 septembre 2002, lors des élections législatives, qui ont été universellement avalisées comme étant démocratiques et transparentes, le RNI a été classé en troisième position et obtenait 41 sièges. La notion de « parti de l’Administration », qui était basée sur l’existence d’un certain soutien de la part du ministère de l’Intérieur aux candidats de ce parti, entre autres, n’avait donc plus de raison d’être. Car, être parmi les quatre premières forces politiques du pays dans un scrutin libre et transparent confère au titulaire le statut de parti démocratique. D’ailleurs, lors des dernières élections des Chambres professionnelles organisées le mois dernier, le RNI est arrivé en première position, ce qui le confirme dans sa place dans le paysage politique marocain. Par ailleurs, ce parti est dirigé par un secrétaire général bénéficiant d’une grande estime de la part de la classe politique nationale. Ancien Premier ministre, il dirigea le gouvernement qui organisa la glorieuse Marche verte et signa avec le gouvernement espagnol l’accord tripartite de Madrid reconnaissant la souveraineté du Maroc sur ses provinces sahariennes. Président de la Chambre des représentants, durant plusieurs années, Ahmed Osmane était un très bon modérateur du débat politique dans l’hémicycle. Cependant, le parti n’est pas exempt de toutes critiques. Il existe au sein de cette formation plusieurs défaillances que lui reprochent tant ses détracteurs que ses militants. Parmi les reproches que lui font les observateurs, on citera la gestion archaïque du parti qui est centralisée entre les mains du secrétaire général. D’un autre côté, il y a la question de la démocratie interne et du rajeunissement de ses instances dirigeantes. Le RNI connaît, à l’instar de la majorité des partis politiques marocains, un monopole de la décision de la part des anciens et à leur tête Ahmed Osmane. S’agissant des jeunes, il leur est très difficile d’investir les postes de décision. Toutefois, il faut reconnaître que c’est l’unique formation qui connaît un débat interne houleux mais qui n’a jamais connu de scission. La constance, c’est ce qui fait notre force, affirment les RNIstes. Il s’agit donc d’un parti stable. Un point à mettre à son actif car il lui a permis de bénéficier de la confiance des partis de la Koutla qui l’invitèrent à rejoindre la coalition du premier gouvernement de l’alternance en 1998. De même qu’il participe à l’actuel gouvernement présidé par Driss Jettou.

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