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Éditorial : Crise d’identité

Le comportement, les discours virulents, les écrits et les excès de Raissouni et consorts ont scellé la rupture du contrat moral conclu depuis 1996 entre le MPCD et le MUR pour former le PJD. Ce qui a abouti indéniablement sur la nécessité d’une recomposition du parti islamiste dit modéré. Cette recomposition fut entamée bien avant les événements du 16 mai, car la dérive radicale au sein du PJD n’est pas une conséquence de cette sinistre date, comme certains se plaisent à le répéter. Pour preuve, le Mouvement vigilance et vertu a été créé bien avant. La présence d’un mouvement dominant (MUR) au sein du PJD a beaucoup nui à la crédibilité politique du parti. Ce dernier s’est retrouvé avec une opposition dans son propre intérieur. En revanche, l’existence de militants, du même parti, qui récusent le radicalisme tout en préservant un référentiel islamique comme tous les Marocains allaient vite faire de remettre les pendules à l’heure. Le leader charismatique du PJD, en l’occurrence, le Docteur Abdelkrim El Khatib, est un politique invétéré qui n’a jamais failli à ses constances ou à ses convictions. La réflexion est prête à éviter l’amalgame. Il serait injuste de diaboliser un parti où siègent des militants modérés qui adhèrent sincèrement au processus démocratique prôné par SM le Roi. Leur réaction ne s’est pas faite attendre lorsque les choses risquaient de dégénérer.
La fameuse gaffe de Raissouni a été rapidement sanctionnée dans un geste très révélateur. Celui de faire démissioner le fautif et d’assumer les responsabilités en remettant les choses dans l’ordre. La création du Mouvement vigilance et  vertu (MVV) entre également dans cette sphère. Avec un président comme Mohamed Khalidi à sa tête, le MVV est capable de jouer son rôle de mouvement de soutien politique du PJD. M.Khalidi est considéré comme un modéré qui s’affirme de plus en plus comme étant l’homme adéquat pour mener à bon port l’embarcation du PJD. On ne juge pas d’une ville par ses égouts et d’une maison par ses latrines.
Il y a des préjugés universels, nécessaires, et qui sont la vertu même.
Par tout pays, on apprend aux enfants à reconnaître un Dieu rémunérateur et vengeur; à respecter, à aimer leur père et leur mère; à regarder le larcin comme un crime, le mensonge intéressé comme un vice, avant qu’ils puissent deviner ce que c’est qu’un vice et une vertu. Il y a donc de très bons préjugés : c’est ce que le jugement ratifie quand on raisonne. Et en raisonnant, l’on s’apercevra que les militants du PJD ne sont pas tous des radicaux. Au contraire, lorsque la présidence a jugé que de nouvelles notions nuisibles étaient en train de filtrer dans le parti, elle a réagi sans attendre. Et d’une transparence qui fait honneur au Docteur El Khatib et qui ne fait que confirmer son attachement total aux constantes nationales et à la légitimité historique marocaine. La chute des préjugés a mis à nu la source des pouvoirs. Les chefs de partis ne peuvent plus se dispenser d’être habiles. Autrement, bonjour la crise d’identité.

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