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Éditorial : Démocratie assassinée

Nos partis, nos élus et notre classe politique, toutes catégories confondues, méritent-ils la démocratie qu’ils ont ? Cette question pourrait paraître saugrenue pour ceux qui ont laissé des plumes dans les geôles et sous la torture en militant pour la démocratie. Elle pourrait aussi choquer les démocrates à condition qu’ils en existent dans une élite politique de plus en plus totalitaire. Mais compte tenu des multiples atteintes à la démocratie perpétrées par nos politiques, nos députés, nos conseillers et nos élus communaux, la race des vrais démocrates devient de plus en plus rare. Les dernières élections communales ont tristement démontré combien notre classe politique est divisée sur les vraies valeurs de la démocratie. A tel point que les élus ont falsifié la volonté du peuple par des alliances extraterrestres en matière d’affinités idéologiques ou de pôles homogènes. Ce qui s’est passé lors des élections des maires et des présidents de communes dépasse les subtilités politiques pour outrepasser l’entendement tout court. La démocratie a été tout simplement ridiculisée par ceux qui prétendaient être ses détenteurs ou des siens. Ceux qui ont longtemps combattu les trucages des élections, le bourrage des urnes et leur kidnapping au temps de Driss Basri, auraient le vertige aujourd’hui. Car tout le monde s’accorde à reconnaître aujourd’hui la transparence du ministère de l’Intérieur et l’efficacité du scrutin par liste qui a constitué un garde-fou contre la corruption des électeurs. Sauf que l’argent sale a été transporté dans les fourgons des partis dits démocrates pour être distribué à des élus véreux qui ont transformé la victoire de la majorité en une cuisante défaite. Autrement, c’est la minorité qui a raflé la mise dans la présidence des communes après un incroyable renversement de situation où l’arithmétique a été décrétée comme une science inexacte. Un illogisme qui a étonné tout le monde sauf les partis politiques avec leur direction et leurs élus qui jugent que le fait de se retourner contre ses alliés ne constitue nullement un acte antidémocratique. Quand l’écrit comme celui de la Koutla est renvoyé aux calendres grecques, il ne faut pas s’attendre à ce que la parole des hommes soit crédible. Non, toutes les valeurs humaines, démocratiques et des droits de l’homme ont été bafoués par des politiques qui ne respectent même pas la volonté populaire. La seule qui les rend légitime. Le tollé général soulevé par cette trahison de l’électorat ne les a pas empêché de récidiver aux élections du tiers sortant à la Chambre des conseillers. La transhumance a repris de plus belle et l’éternelle rivalité, mesquine et infantile, de l’USFP et de l’Istiqlal a refait surface dans la constitution des commissions. Quand ces deux vieux et grands partis se tirent dessus et bloquent tout le processus pour des postes, c’est que la démocratie n’a plus de valeur ches nous. Triste constat.

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