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Éditorial : Entre riches et richesses

Le secteur privé marocain vient d’être désavoué à l’international. La gifle vient de l’une des institutions financières des plus prestigieuses et des plus influentes, la Banque Mondiale. Les experts de cette dernière estiment que dans notre pays, l’initiative privée est loin d’être efficace. Autrement dit, le secteur privé ne joue pas son rôle pour dynamiser la scène économique marocaine. Ces grosses fortunes qui
préfèrent thésauriser plutôt qu’exploiter les énormes niches de potentialités économiques qui leur sont offertes au Royaume sont ainsi montrées du doigt.
Ces gros bonnets, qui, durant de nombreuses décennies, ont monopolisé l’activité économique nationale n’ont pas réussi l’examen de la Banque Mondiale. Ils ont lamentablement échoué à passer le test de l’efficacité financière et économique. Le diagnostic établi par les experts internationaux n’est en fait que le reflet d’une gestion économique désastreuse qui n’a que trop duré. Durant les dernières décennies, la logique économique n’a fait que créer des riches, beaucoup de nantis, mais peu de richesses. Qu’ont drainé ces capitaux privés investis dans les secteurs les plus juteux ?
Alors que le monde ne fait que bouger, que les économies avancent et que les barrières sautent, nombre de patrons sont restés cloués chez eux, frileux, ne ratant aucune occasion pour exiger l’intervention de l’Etat dans une économie mondiale où la priorité est dorénavant accordée à l’initiative libre et privée. A toutes les échéances imposées par le défi de la mondialisation et de la globalisation, nos industriels, pour ne citer que cet exemple, ont fait fi de l’indispensable mise à niveau de leur structure productive, choisissant se diriger vers le gouvernement demandant avantage après l’autre. Carottes fiscales, exonérations, mesures douanières protectionnistes… mais rien n’a l’air de satisfaire une boulimie sans limites dont ils font preuve. Textiliens, céramistes et autres professionnels sont habitués à cette politique de «tout-demander» et de ne rien ou prou produire en contrepartie.
L’essence même de l’économie libérale met certes le profit en tête de liste des priorités. Mais un profit pour qui ? Pour le détenteur du capital, bien sûr, celui qui ne cesse de le fructifier à coups de placements rentables, mais également pour la collectivité en créant ces richesses sans lesquelles aucun développement socio-économique ne peut avoir lieu.
Ce concept est actuellement à la mode des théories économiques. Partout dans le monde, c’est l’investissement socialement responsable qui est prisé. Il ne suffit plus d’investir avec pour principal objectif de renflouer ses propres caisses, mais de permettre à l’environnement social et économique d’en profiter. SM le Roi Mohammed VI l’a bien compris en lançant l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), réhabilitant l’élément humain et le plaçant au centre de toutes les activités. L’investissement n’est plus un acte 100% lucratif.
Ses implications socio-économiques sont tout autant aussi importantes.

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