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Éditorial : Faire un geste

Aujourd’hui, rassemblées dans le cadre d’une association qu’elles ont créée, il y a presque cinq ans, les familles des victimes réclament réparation pour le préjudice causé par la disparition des leurs. Cette demande, elles n’y avaient même pas songé pendant près de trente ans. Sachant que la plupart des victimes desdits événements étaient des hauts responsables du gouvernement, des officiers supérieurs des Forces armées royales ou des proches collaborateurs de feu SM le Roi Hassan II, les familles des victimes avaient toujours estimé qu’il était inconvenant voire indécent de demander des indemnisations pour le décès d’un commis de l’Etat ayant péri dans l’exercice de ses fonctions.
Ainsi, elles s’étaient toujours contentées des indemnités qui leur ont été versées par l’Etat au lendemain de la tentative de coup d’Etat. Des indemnités qui restent très modestes.  
Faut-il rappeler que les montants des sommes versées aux familles des victimes étaient de l’ordre de 180.000 Dhs pour les généraux des Forces armées royales et de 30.000 Dhs pour les familles des petits employés. Des sommes qui ne correspondent pas aux préjudices causés. Il faut aussi signaler que les pensions versées aux familles varient entre 2500 Dhs pour les veuves des officiers supérieurs des FAR et 600 Dhs pour les autres. Pourtant, les familles n’avaient jamais protesté.
Mais, les choses ont changé dès que les débats sur l’indemnisation des victimes des années de plomb ont commencé à apparaître sur la scène politique nationale.
Ainsi, dès la création de la première commission chargée sous la tutelle du Conseil consultatif des droits de l’Homme, les familles de victimes de la tentative du putsch de Skhirat ont commencé à envisager la possibilité de sortir de leur mutisme et à revendiquer des dédommagements pour la perte de leurs parents. Des revendications tout à fait légitimes étant donné que ceux, qui ont perpétré le crime de Skhirat faisant plusieurs centaines de victimes dont près de cent morts, ont été les premiers à demander des indemnités dans le cadre de la commission du CCDH et celle qui a été créée par la suite. En plus, certains d’entre eux sont allés même jusqu’à publier le récit de leurs méfaits durant la journée du 10 juillet 1971.
Certes, les indemnités qui ont été versées à certaines personnes ayant participé à la tentative de coup d’Etat de Skhirat sont légitimes. Car, il faut reconnaître qu’elles les ont reçues en guise de réparation du traitement inhumain dont elles ont fait l’objet durant leurs années de détention.
Mais, les principes de la justice exigent que les familles des victimes soient, elles aussi, indemnisées pour tout ce qu’elles ont enduré à cause de la disparition de leurs parents, il y a trente-quatre ans.

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