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Editorial : Fatalité ?

© D.R

Ce n’est un secret pour personne que le gouvernement Jettou est composé d’un cocktail de mouvances technico-politiques hétérogènes, voire d’obédiences antinomiques. Ce qui est tout à fait normal quand on sait que ce cabinet a accouché dans la douleur après les législatives de septembre dernier. La stupide guerre des alliances contre nature déclenchée, au lendemain du scrutin, par les partis de l’Istiqlal et de l’USFP a chamboulé toute la donne politique. Les deux mastodontes de la défunte Koutla étaient à couteaux tirés pour un leadership qui leur aurait assuré la primature. Mais tous leurs calculs sont tombés à l’eau quand les deux alliés-ennemis ont bradé leurs principes et leurs convictions pour courtiser des partis qu’ils taxaient, hier encore, de satellites de l’administration. Face à cette hérésie idéologique, qui s’est transformée en dérision, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a remis de l’ordre dans la maison en renvoyant les deux antagonistes aux vestiaires. C’est l’ex-ministre de l’Intérieur, Driss Jettou, qui a été investi de former un gouvernement de coalition technico-politque qui ressemblait à un cabinet de crise. Il est vrai que la classe politique était sonnée, elle qui croyait que le jeu de l’alternance était irréversible et que c’est le parti majoritaire qui prendrait la tête du gouvernement. Mais, malgré la grogne et un communiqué brûlant de l’USFP, tout le monde a fini par rentrer dans les rangs d’un cabinet unique dans son genre. Un cabinet qui ressemble à un train tiré par une locomotive neuve, mais qui est composé de vieux wagons tout aussi différent, dans la forme comme dans le fond, pour les uns comme pour les autres. Normal que la marche soit boiteuse même si beaucoup de chantiers sont ouverts et que le cabinet Jettou a réussi là où a échoué le gouvernement d’alternance. Mais l’accord sur le dialogue social ou le vote du code du travail ne peuvent être perçus sur un terrain socio-économique miné par la misère et la méfiance. D’autant plus que l’équipe Jettou, le technocrate, a longtemps ignoré la politique de proximité pour focaliser toute son attention sur la gestion macro économique du pays, loin de tout contact avec la population. Il a fallu attendre les terribles explosions de Casablanca pour que les membres du gouvernement se réveillent de leur turpitude pour commencer à faire du terrain, à une cadence effrénée. Mais, comme tout le monde le sait, les chantiers ouverts ne sont pas toujours fermés chez nous. La population s’est même habituée à ces pierres inaugurales qui restent des décennies sans donner lieu à des édifices. Au point qu’elles finissent par être enterrées sous les arbustes et les buissons. L’effet d’annonce n’a plus d’effet sur des citoyens de plus en plus sceptiques envers leurs dirigeants. Driss Jettou n’échappe pas à cette suspicion , surtout qu’il n’est pas un politique et qu’il est tombé au mauvais moment. Attentats, crise de la diplomatie marocaine face au problème du Sahara, inondations, incendie de la Samir, guerre en Irak. Ce n’est pas de la seule faute de la fatalité. Sahara, la diplomatie jusque ce que les attentats du 16 mai viennent les bousculer.

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