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Éditorial : Fragilité

Les rumeurs de guerre imminente en Irak propagent, partout dans le monde, des effets et des conséquences négatives en cascade. Au Maroc, les activités et secteurs liés aux tournages des grandes productions cinématographiques internationales notamment américaines, sont durement éprouvés par une série d’annulations, de reports ou de changement de lieux de tournage. Des milliers d’emplois de plus ou moins longue durée, souvent très rémunérateurs, sont ainsi perdus, au grand désespoir des opérateurs et des intermittents du secteur.
Le Maroc a, au cours des dernières années, beaucoup parié sur ce genre d’activités au carrefour du culturel et de l’économique. Les promoteurs de cette politique ont été animés par plusieurs motivations. D’abord, les effectifs d’étrangers visitant le Maroc dans le sillage de ces tournages, autour de vedettes internationalement connues, donnait un élan appréciable à un segment du tourisme national thématique dont des villes et des régions particulièrement prisées telles Ouarzazate et le sud en général ont tiré un profit non négligeable.
Ensuite, par un effet d’entraînement et de motivation des milieux artistiques nationaux liés au cinéma, des centaines de comédiens, de figurants, de troupes folkloriques, d’artisans costumiers, de décorateurs, de techniciens de diverses spécialités ont pu bénéficier de l’opportunité de travailler au contact de grands professionnels et de faire valoir dans ce contexte leurs diverses compétences et affiner leur expérience.
Enfin, l’image du Maroc, de ses paysages comme de ses populations, en termes esthétiques comme en termes de sécurité et de qualité de l’accueil, avec le rayonnement international que lui permet la diffusion d’oeuvres cinématographiques majeures, bénéficie d’une promotion et d’une aura très précieuse.
Et, compte tenu de l’ensemble de ces facteurs et de l’effet multiplicateur des opérations sur-médiatisées liées au tournage récent de super productions américaines, de nombreuses structures et entreprises d’intermédiation et services liées à ces activités ont vu le jour et se retrouvent aujourd’hui victimes précoces d’une guerre annoncée.
Une situation qui met davantage en lumière la précarité du statut des intermittents du spectacle dans notre pays, dépendant totalement des aléas extérieurs et ne trouvant, au niveau local, nulle autre alternative ou solution de repli.
Mais, cela agit aussi comme un indicateur important sur le degré de confiance et de crédit accordés au Maroc par ces partenaires étrangers qui, à la moindre montée de tension, même dans des régions géographiquement lointaines, les amalgames et les extrapolations abusives jettent un nuage de suspicion et de méfiance sur notre pays.
La prise de conscience de cet état de fait impose à tous les opérateurs du secteur et les institutionnels concernés de redoubler d’efforts de pédagogie et de communication pour rassurer cette clientèle étrangère particulière que tous les pays du monde cherchent à séduire et qui joue un rôle d’entraînement très important. Cela fait partie intégrante de la stratégie du Maroc de diversifier son offre touristique en direction de l’étranger et d’optimiser la rentabilité de cette activité sur le plan national.

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