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Éditorial : Gagnant-gagnant

L’écrivain Guy Surman a écrit un excellent ouvrage sur la situation économique et sociale dans les pays arabo-musulmans parmi lesquels se trouve le Maroc.
L’auteur du livre «Les enfants de Rifa’a» a réussi à résumer en quelques pages les ravages d’une économie de rente sur une société à larges disparités.
Une économie qui a longtemps profité à une élite avide de gain facile est dont la méthodologie ne rime aucunement avec la productivité et la création d’emploi. L’écrivain a ainsi conclu que ce système rentier a créé l’incompétence pour enfanter une économie totalement dirigée vers la gestion déléguée.
Ayant très bien scruté notre système socio-économique, Guy Surman est arrivé à la conclusion que le décollage économique du Maroc ne viendra jamais de l’intérieur, mais de l’extérieur. C’était il y a deux ans. C’est-à-dire au moins un an avant la conclusion de l’accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unis. Prémonitoire ? Non. Tout simplement, l’homme est très réaliste pour avoir réalisé un enquête cartésienne sur le terrain. D’ailleurs, son raisonnement est partagé par un grand nombre de Marocains qui ne croient plus à un décollage économique depuis le fameux risque de “crise cardiaque” sur lequel feu Hassan II avait attiré l’attention.
Les plus optimistes parmi les opérateurs économiques et politiques misaient sur une opérations de renflouement venant de l’extérieur. D’aucuns tablent sur l’attribution au Maroc de l’organisation de la Coupe du monde 2010. D’autres, parmi les officiels et les privés voient dans l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis une délivrance pour sortir du marasme économique. Ces deux thèses sont justifiées par le retard pris par les entreprises marocaines à se remettre au niveau d’une mondialisation de plus en plus ambiante.
Il est clair , étant donné la mentalité de nos décideurs, de notre administration et de nos opérateurs économiques qu’il nous fallait une locomotive pour sortir de l’ornière. On ne peut changer graduellement une mentalité ancrée de quarante ans quand le danger est là sans qu’on ne soit obligé à changer par l’intrusion des autres. Et le management américain agressif et peu sentimental semble , à notre avis, le mieux indiqué pour réveiller notre économie de son hibernation.
Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Rachid Talbi Alami, n’y va pas avec le dos de la cuillère quand il affirme que cet accord sera la locomotive de l’économie nationale. C’est pour cette raison, peut-être, que la plupart des opérateurs économiques et politiques louent les avantages de cet accord avec le loup américain. Il est vrai que les responsables de certains secteurs n’ont pas eu gain de cause en ce qui concerne leurs revendications. Mais l’Etat marocain était décidé à faire prévaloir l’intérêt général de la nation sur celui d’une ou deux corporations.
Maintenant que l’accord est conclu, les entreprises non compétitives et toute économie de rente sont irrémédiablement condamnés à disparaître.

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