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Éditorial : Garde-fous

Le Maroc est en train de se doter d’un important dispositif judiciaire ayant pour but d’exprimer la volonté du pays de se défendre contre ce fléau des temps modernes qu’est le terrorisme. Des dispositions qui veulent être à la mesure des menaces plus qu’avérées qui pèsent sur la sécurité et la stabilité du Royaume. `
Sur ce plan-là, de nombreuses affaires, ces derniers mois, ont démontré, si besoin était, que le Maroc n’est pas et ne peut être un territoire sanctuarisé contre la menace terroriste, et que sa position géostratégique, d’une part, et son ouverture traditionnelle, d’autre part, en font une cible privilégiée et un espace qui suscite la convoitise pour relayer, servir ou accomplir des desseins de déstabilisation et de subversion contre les intérêts nationaux. Que ce soit directement ou en portant atteinte aux intérêts de pays amis et alliés.
La spécificité des affaires liées au terrorisme, leur caractère hautement subversif, les menaces et les conséquences désastreuses qu’elles font planer sur le destin d’un pays comme le nôtre, en butte avec de lourds et complexes problèmes de développement socio-économique, exigent la plus haute des vigilances et les mesures préventives et dissuasives les plus fermes et les plus explicites dans leur formulation et leur mise en oeuvre.
On peut pérorer à volonté sur les causes et les circonstances dans lesquelles a prospéré le projet terroriste, destructeur et suicidaire. On peut aussi et légitimement pointer les responsabilités des États et des apprenti-sorciers de toutes sortes dans l’apparition et le développement du fléau. Mais, dans des circonstances aussi explosives que celles que la planète terre est en train de vivre actuellement, il est indispensable de préserver les intérêts stratégiques du pays et de ne pas compromettre des acquis importants réalisés depuis des décennies en termes d’espaces de liberté, de droits à l’expression et du pluralisme.
La banalisation que certains veulent faire de ces acquis peut se révéler catastrophique pour cette « exception » marocaine saluée de toutes parts et qui constitue une oasis dans la région arabo-musulmane, et parmi les pays en voie de développement, dans lesquels les valeurs démocratiques et les droits de l’Homme sont malheureusement réduits à l’extrême.
Il demeure, néanmoins, patent que la lutte contre le terrorisme, un peu partout dans le monde, a donné lieu à de graves dérapages et à une sérieuse mise à mal des droits des gens, notamment de ceux qui font le plus les frais des amalgames et des préjugés contre le monde arabo-musulman.
La mise à niveau de la justice marocaine, qui est actuellement un vaste chantier ouvert, implique aussi qu’elle soit le recours et le rempart contre toutes les dérives susceptibles de remettre en question les acquis pour lesquels des générations de militants, nationalistes et patriotes, de défenseurs de droits de l’Homme, de syndicalistes et d’acteurs de la société civile ont lutté, parfois au prix de lourds sacrifices.
Toute entreprise qui consiste à brader ces acquis ne peut aboutir qu’à une régression sociale et culturelle et à faire le lit de l’arbitraire et de toutes formes d’absolutisme, dont on voit au quotidien les conséquences néfastes et les ravages.

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